{"title":"Issues in African Film: The Artist and the Revolution: \"Interview with Ousmane Sembene\" in French","authors":"Tahar Cheriaa","doi":"10.13110/framework.61.2.0023","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Ousmane Sembene: Pas «K’sala.» «Khâla»! Il faut prononcer «Khâla,» avec un Khâ arabe de «Khâlifa,» par exemple. Etymologiquement, “xala” veut dire en langue ouolof, «impuissance sexuelle temporaire.» Nous sommes ici dans une «zone culturelle» différente, même si nous sommes continentalement solidaires. «Xala» ça peut arriver à tous les hommes, qu’ils soient riches ou pauvres, ça peut être la conséquence d’un sentiment agressif de jalousie et de rivalité, ça peut prévenir d’un vice, ou d’autre chose. Le «xala” en ouolof usuel veut dire aussi I’arc, cette arme qui tire des flèches. Or, Ie sexe de l’homme en repos est toujours courbé, comme un arc. Comme l’arc, iI se tend à un moment donné, pour un acte donné, puis il reprend sa forme détendue, qui est alors courbe. D›où Ie sens du mot, sur le plan culturel: impuissance sexuelle temporaire. Avoir le “xala,” c’est avoir “l’arc au repos”. Et, si c’est à un moment où il ne le faudrait pas, cela peut être très regrettable, évidemment. Ça, c’est une première donnée, d’ordre culturel, une donnée linguistique, si tu veux. Mais mon film n’est pas un film pornographique ou érotique. Cet aspect sexuel n’est qu’un prétexte à une réflexion sur la société sénégalaise d’aujourd’hui et sur la problématique de sa libération. . .","PeriodicalId":43199,"journal":{"name":"Framework-The Journal of Cinema and Media","volume":"62 1","pages":"23 - 33"},"PeriodicalIF":0.3000,"publicationDate":"2020-12-17","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Framework-The Journal of Cinema and Media","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.13110/framework.61.2.0023","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"0","JCRName":"FILM, RADIO, TELEVISION","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Ousmane Sembene: Pas «K’sala.» «Khâla»! Il faut prononcer «Khâla,» avec un Khâ arabe de «Khâlifa,» par exemple. Etymologiquement, “xala” veut dire en langue ouolof, «impuissance sexuelle temporaire.» Nous sommes ici dans une «zone culturelle» différente, même si nous sommes continentalement solidaires. «Xala» ça peut arriver à tous les hommes, qu’ils soient riches ou pauvres, ça peut être la conséquence d’un sentiment agressif de jalousie et de rivalité, ça peut prévenir d’un vice, ou d’autre chose. Le «xala” en ouolof usuel veut dire aussi I’arc, cette arme qui tire des flèches. Or, Ie sexe de l’homme en repos est toujours courbé, comme un arc. Comme l’arc, iI se tend à un moment donné, pour un acte donné, puis il reprend sa forme détendue, qui est alors courbe. D›où Ie sens du mot, sur le plan culturel: impuissance sexuelle temporaire. Avoir le “xala,” c’est avoir “l’arc au repos”. Et, si c’est à un moment où il ne le faudrait pas, cela peut être très regrettable, évidemment. Ça, c’est une première donnée, d’ordre culturel, une donnée linguistique, si tu veux. Mais mon film n’est pas un film pornographique ou érotique. Cet aspect sexuel n’est qu’un prétexte à une réflexion sur la société sénégalaise d’aujourd’hui et sur la problématique de sa libération. . .