{"title":"La poésie au féminin en langue d’oïl avant Christine de Pizan : la voix des troveresses","authors":"A. Paupert","doi":"10.58282/colloques.6255","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Dans la partie autobiographique de l'Advision Cristine, l'auteure, evoquant le succes rencontre par ses premieres œuvres, precise dans une clause de modestie que ce succes etait sans doute du en grande partie au fait qu'il n'est pas habituel qu'une femme ecrive, et ajoute une breve formule qui fait reference a d'eventuelles devancieres : « […] et plus, comme je tiens, pour la chose non usagee que femme escripse, comme pieca n'advenist, que pour la dignete que y soit1 » (« […] et ce fut davantage, a ce que je crois, parce que c'etait une chose peu habituelle qu'une femme ecrive, et que cela n'etait pas arrive depuis longtemps, qu'a cause de la valeur de leur contenu »). Elle parle ici, sans doute, de ses œuvres didactiques, et pense peut-etre a d'autres femmes savantes des siecles precedents comme Hildegarde de Bingen. Mais c'est un fait que nulle part ailleurs dans son œuvre elle ne fait allusion a d'autres femmes auteures du Moyen Âge, meme dans la Cite des Dames, ou elle mentionne pourtant des poetesses de l'Antiquite, comme Cornificia et Probe la Romaine, toutes deux qualifiees de souveraine poete, ou Sapho, poete et philosophe (La Cite des dames, I, chapitres 28-302). Connaissait-elle les noms, ou meme l'existence, des poetesses des xiie et xiiie siecles, en langue d'oc ou en langue d'oil ? Rien ne le montre. Elle connaissait en tout cas le genre dit des « chansons de femme », a tout le moins a travers les citations qu'en donne Guillaume de Machaut dans certains de ses mo","PeriodicalId":36255,"journal":{"name":"Iranian Journal of Botany","volume":"8 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-09-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Iranian Journal of Botany","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.6255","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Environmental Science","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Dans la partie autobiographique de l'Advision Cristine, l'auteure, evoquant le succes rencontre par ses premieres œuvres, precise dans une clause de modestie que ce succes etait sans doute du en grande partie au fait qu'il n'est pas habituel qu'une femme ecrive, et ajoute une breve formule qui fait reference a d'eventuelles devancieres : « […] et plus, comme je tiens, pour la chose non usagee que femme escripse, comme pieca n'advenist, que pour la dignete que y soit1 » (« […] et ce fut davantage, a ce que je crois, parce que c'etait une chose peu habituelle qu'une femme ecrive, et que cela n'etait pas arrive depuis longtemps, qu'a cause de la valeur de leur contenu »). Elle parle ici, sans doute, de ses œuvres didactiques, et pense peut-etre a d'autres femmes savantes des siecles precedents comme Hildegarde de Bingen. Mais c'est un fait que nulle part ailleurs dans son œuvre elle ne fait allusion a d'autres femmes auteures du Moyen Âge, meme dans la Cite des Dames, ou elle mentionne pourtant des poetesses de l'Antiquite, comme Cornificia et Probe la Romaine, toutes deux qualifiees de souveraine poete, ou Sapho, poete et philosophe (La Cite des dames, I, chapitres 28-302). Connaissait-elle les noms, ou meme l'existence, des poetesses des xiie et xiiie siecles, en langue d'oc ou en langue d'oil ? Rien ne le montre. Elle connaissait en tout cas le genre dit des « chansons de femme », a tout le moins a travers les citations qu'en donne Guillaume de Machaut dans certains de ses mo