{"title":"« Le narrateur se lève » : narration indécidable et fondation illégitime dans Les particules élémentaires de Michel Houellebecq","authors":"Patrick Thériault","doi":"10.7202/1030444AR","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Le lecteur des Particules elementaires ne peut qu’etre deconcerte par l’apparition, vers la fin du roman et dans le cadre meme de la representation, d’un personnage identifie (au) « narrateur » : « Le narrateur se leve ». En faisant « se lever » ce narrateur-personnage, le texte de Michel Houellebecq souleve une question d’ordre referentiel qu’on ne peut, en toute rigueur, ignorer : qui (quelle instance, quelle voix, quelle figure), en venant comme le dedoubler, s’enonce ainsi a la place du narrateur-personnage ? Le roman n’offre aucune reponse certaine a cette question ; il engramme en cela une forme d’enigme narratologique qu’on peut qualifier d’indecidable. Pour autant, cette enigme n’en est pas moins un index critique et un levier heuristique de premiere importance, a travers lesquels, comme j’en ferai l’hypothese, il est possible d’entrapercevoir la richesse epistemologique des Particules elementaires. De maniere plus precise, je m’attacherai a montrer comment, en posant la question du metalangage et en confinant en derniere analyse a ce que Jean-Francois Lyotard appelle l’« aporie logique de l’autorisation », cette enigme narratologique fait dialoguer le roman de Houellebecq avec le discours philosophique sur la postmodernite et la fin de l’Histoire.","PeriodicalId":54435,"journal":{"name":"Tce","volume":"75 24 1","pages":"15-30"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2015-05-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Tce","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.7202/1030444AR","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Chemical Engineering","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Le lecteur des Particules elementaires ne peut qu’etre deconcerte par l’apparition, vers la fin du roman et dans le cadre meme de la representation, d’un personnage identifie (au) « narrateur » : « Le narrateur se leve ». En faisant « se lever » ce narrateur-personnage, le texte de Michel Houellebecq souleve une question d’ordre referentiel qu’on ne peut, en toute rigueur, ignorer : qui (quelle instance, quelle voix, quelle figure), en venant comme le dedoubler, s’enonce ainsi a la place du narrateur-personnage ? Le roman n’offre aucune reponse certaine a cette question ; il engramme en cela une forme d’enigme narratologique qu’on peut qualifier d’indecidable. Pour autant, cette enigme n’en est pas moins un index critique et un levier heuristique de premiere importance, a travers lesquels, comme j’en ferai l’hypothese, il est possible d’entrapercevoir la richesse epistemologique des Particules elementaires. De maniere plus precise, je m’attacherai a montrer comment, en posant la question du metalangage et en confinant en derniere analyse a ce que Jean-Francois Lyotard appelle l’« aporie logique de l’autorisation », cette enigme narratologique fait dialoguer le roman de Houellebecq avec le discours philosophique sur la postmodernite et la fin de l’Histoire.