{"title":"Survie et transmission du monde perdu (Verne, Doyle, Cooper) : roman, vecteurs mémoriels, mythologies modernes","authors":"M. Prévost","doi":"10.4000/narratologie.10537","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Cet article s’interesse a la caution donnee par le collectif anonyme a une topique qui, en quelques decennies, s’est transformee en mythologie : celle du « monde perdu », c’est-a-dire cette topique a l’origine romanesque (Voyage au centre de la terre, 1864) du monde primordial, enfoui, oublie, debouchant sur un temps different radicalement du temps historique qui est le notre, topique qui, dans les decennies de la premiere reception de l’œuvre de Verne, s’institue avec tout le caractere de l’evidence propre aux mythologies modernes, transitant notamment par The Lost World d’Arthur Conan Doyle (1912) et King Kong de Merian C. Cooper (1933). Il est suggere que cette mythologie des mondes perdus, loin d’etre le seul « phantasme prive d’un individu exceptionnel » (Cornelius Castoriadis), est parvenue penetrer l’imaginaire collectif parce qu’elle objectivait un questionnement collectif sur le confort moderne et l’existence securitaire : l’etre humain est-il encore a la hauteur du sublime de sa planete, dans un monde ou le mystere et les espaces vierges sur les cartes geographiques se rarefient ?","PeriodicalId":40182,"journal":{"name":"Cahiers de Narratologie","volume":"27 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.1000,"publicationDate":"2020-09-04","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Cahiers de Narratologie","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/narratologie.10537","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"0","JCRName":"LITERATURE","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Cet article s’interesse a la caution donnee par le collectif anonyme a une topique qui, en quelques decennies, s’est transformee en mythologie : celle du « monde perdu », c’est-a-dire cette topique a l’origine romanesque (Voyage au centre de la terre, 1864) du monde primordial, enfoui, oublie, debouchant sur un temps different radicalement du temps historique qui est le notre, topique qui, dans les decennies de la premiere reception de l’œuvre de Verne, s’institue avec tout le caractere de l’evidence propre aux mythologies modernes, transitant notamment par The Lost World d’Arthur Conan Doyle (1912) et King Kong de Merian C. Cooper (1933). Il est suggere que cette mythologie des mondes perdus, loin d’etre le seul « phantasme prive d’un individu exceptionnel » (Cornelius Castoriadis), est parvenue penetrer l’imaginaire collectif parce qu’elle objectivait un questionnement collectif sur le confort moderne et l’existence securitaire : l’etre humain est-il encore a la hauteur du sublime de sa planete, dans un monde ou le mystere et les espaces vierges sur les cartes geographiques se rarefient ?