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Abstract
Montreal concentre actuellement plus d’un tiers de la population des anglophones du Quebec. Cette communaute linguistique relativement importante montre des signes d’augmentation du bilinguisme francais-anglais, en raison de ses contacts avec la majorite francophone, en particulier a partir des annees 1970. Ces contacts ont commence des la fin du XVIIIe siecle. Par consequent, on peut se demander si le francais exerce une influence sur les varietes de l’anglais canadien qui sont en contact avec lui, tant d’un point de vue lexical que phonologique. Le present article se concentre sur l’hypothese selon laquelle la variete de l’anglais parlee par les anglophones de Montreal est davantage influencee par le francais que les autres varietes d’anglais du Canada. L’etude de ces deux communautes linguistiques dans une perspective historique nous eclaire sur la situation actuelle entre le francais et l’anglais a Montreal. Dans cette etude, nous nous appuyons sur un corpus oral, PAC[Montreal] (2016-2017), qui s’inscrit dans le cadre methodologique du programme PAC (Phonologie de l’Anglais Contemporain : usage, varietes, structure). Les donnees orales ainsi que les metadonnees sociolinguistiques recueillies dans les enquetes permettent de decrire plus precisement la communaute linguistique etudiee, tout en analysant ses specificites phonetico-phonologiques. Une classification des degres de bilinguisme a ete creee pour les quatorze informateurs de PAC[Montreal] a partir des informations sociolinguistiques. Ces degres sont mis en relation avec les performances des informateurs dans les tâches de lecture et conversation, afin de mesurer le role du francais dans l’anglais de Montreal. Quatre traits caracteristiques du francais quebecois sont etudies en tant que marqueurs de francisation : l’assibilation, les realisations du r et du /y/ et les voyelles nasales. L’analyse de ces marqueurs dans les trois groupes tend a confirmer que le taux de francisation est significativement plus eleve chez les bilingues, suggerant une possible evolution vers une langue mixte. Par ailleurs, les resultats phonologiques et acoustiques suggerent que l’interference opere de facon similaire chez les bilingues dominants et equilibres, ce qui remet en question la traditionnelle distinction entre ces deux categories.