{"title":"Infection materno-fœtale à CMV : étude rétrospective dans un CPDPN sur une période de 14 ans","authors":"F. Delay , M. Coste Burel , M. Joubert , N. Winer","doi":"10.1016/j.jgyn.2015.12.012","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>But</h3><p>L’infection materno-fœtale à CMV représente la principale cause infectieuse de malformation congénitale, de retard mental, de surdité de l’enfant et concerne environ 1 % des naissances. En France, le dépistage par sérologie systématique n’est pas recommandé et le CMV est souvent recherché soit sur signes échographiques, soit en cas de fièvre maternelle. Le but de cette étude est la description des critères décisionnels, face à l’annonce du diagnostic d’infection materno-fœtale prouvée, qui ont permis aux parents de s’orienter vers une demande ou non d’une IMG.</p></div><div><h3>Objectifs</h3><p>L’objectif principal de cette étude a été d’analyser de façon rétrospective les éléments décisionnels ayant permis d’orienter les couples vers le choix d’une poursuite ou non de la grossesse. Les objectifs secondaires sont de comparer, entre notre petite cohorte de patiente et les données de la littérature, les facteurs pronostiques, la symptomatologie des enfants à la naissance et le taux de complications pédiatriques retrouvés.</p></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><p>Il s’agit d’une étude rétrospective, unicentrique, centrée sur un CPDPN, sur une période de 14<!--> <!-->ans. Quinze patientes seulement ont été incluses dans l’étude. Celles-ci ont été divisées en 2 groupes (celles ayant décidé de réaliser une IMG [<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->8] et celles ayant décidé poursuivre leur grossesse [<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->7]) afin de pouvoir comparer de manière respective leur parcours clinique, radiologique et biologique, en pré- et postnatal.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>La majorité des patientes (14/15) ont eu une séroconversion avant 20<!--> <!-->SA. La seule en ayant eu une après 20<!--> <!-->SA n’a eu aucune séquelle. L’échographie et l’IRM cérébrale fœtale apparaissent être complémentaires pour le diagnostic des lésions cérébrales qui sont, de façon totalement attendue, beaucoup plus fréquentes dans le groupe de patientes ayant décidé de réaliser une IMG (7/8 versus 4/7). Trois des 4 enfants ayant une charge virale au cordon positive à la naissance sont symptomatiques, 2 d’entre eux auront des séquelles neuro-auditives sévères, le quatrième n’ayant aucune séquelle décelable à 6 mois de vie.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Seule la présence de lésions cérébrales majeures, pour lesquelles l’IRM apparaît comme complémentaire à l’échographie pour en faire le diagnostic, a une valeur pronostique péjorative telle que les patientes ont tendance à s’orienter vers une IMG plutôt que vers une poursuite de la grossesse. Néanmoins, comme le confirme cette étude, plusieurs pistes restent susceptibles de pouvoir, dans des perspectives proches, nous apporter ces arguments décisionnels qui manquent dans la prise en charge de cette maladie.</p></div><div><h3>Background</h3><p>Cytomegalovirus (CMV) is the most frequent cause of congenital infection. The aim of this research was to describe the decision-process for parents to pursue gestation or to ask medical abortion after materno-fetal CMV infection.</p></div><div><h3>Objectives</h3><p>The primary objective of this study is to analyze the decision-process for parents after materno-fetal infection with positive PCR after amniocentesis, to ask or not a medical termination of pregnancy (TOP). The secondary objectives are to compare ours results with literature review (pronostics factors, ultrasonographic signs and neonatal symptomatology).</p></div><div><h3>Materials and methods</h3><p>This is a retrospective study, focused with a pluridisciplinary materno-fetal prenatal medical center, during a 14-year long period. Only 15 patients have been included in the study. They have been divided in 2 groups (the first group who decided to ask a TOP [<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->8] and the second group who pursued the gestation [<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->7]). We compare respectively their clinical, ultrasonographic, or other imagery and biological paths, before and after the birth.</p></div><div><h3>Results</h3><p>A total of 15/16 patients had a CMV seroconversion before 20<!--> <!-->weeks of gestation. The only infection after 20<!--> <!-->SA did not have any sequelae. The ultrasonography and the cerebral fetal MRI appeared to be very complementary for the assesment of brain injury, which is more frequent in the group with a TOP (7/8 versus 4/7). Three neonates out of 4 who had a cord positive viral blood load at birth are presenting neonatal symptoms, 2 of them will have severe brain and hearing injuries, the fourth one had no sequelae after 6<!--> <!-->months of life.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Only the presence of ultrasonographic major brain damages, and confirmation with MRI, had a pejorative value as prognosis factor suggesting to patients to choose a TOP. Nevertheless, other ways of research are possible to assess the prognostic value in this difficult prenatal diagnosis process.</p></div>","PeriodicalId":14805,"journal":{"name":"Journal de gynecologie, obstetrique et biologie de la reproduction","volume":"45 9","pages":"Pages 1115-1126"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2016-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1016/j.jgyn.2015.12.012","citationCount":"5","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Journal de gynecologie, obstetrique et biologie de la reproduction","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0368231515003890","RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q2","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
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Abstract
But
L’infection materno-fœtale à CMV représente la principale cause infectieuse de malformation congénitale, de retard mental, de surdité de l’enfant et concerne environ 1 % des naissances. En France, le dépistage par sérologie systématique n’est pas recommandé et le CMV est souvent recherché soit sur signes échographiques, soit en cas de fièvre maternelle. Le but de cette étude est la description des critères décisionnels, face à l’annonce du diagnostic d’infection materno-fœtale prouvée, qui ont permis aux parents de s’orienter vers une demande ou non d’une IMG.
Objectifs
L’objectif principal de cette étude a été d’analyser de façon rétrospective les éléments décisionnels ayant permis d’orienter les couples vers le choix d’une poursuite ou non de la grossesse. Les objectifs secondaires sont de comparer, entre notre petite cohorte de patiente et les données de la littérature, les facteurs pronostiques, la symptomatologie des enfants à la naissance et le taux de complications pédiatriques retrouvés.
Matériels et méthodes
Il s’agit d’une étude rétrospective, unicentrique, centrée sur un CPDPN, sur une période de 14 ans. Quinze patientes seulement ont été incluses dans l’étude. Celles-ci ont été divisées en 2 groupes (celles ayant décidé de réaliser une IMG [n = 8] et celles ayant décidé poursuivre leur grossesse [n = 7]) afin de pouvoir comparer de manière respective leur parcours clinique, radiologique et biologique, en pré- et postnatal.
Résultats
La majorité des patientes (14/15) ont eu une séroconversion avant 20 SA. La seule en ayant eu une après 20 SA n’a eu aucune séquelle. L’échographie et l’IRM cérébrale fœtale apparaissent être complémentaires pour le diagnostic des lésions cérébrales qui sont, de façon totalement attendue, beaucoup plus fréquentes dans le groupe de patientes ayant décidé de réaliser une IMG (7/8 versus 4/7). Trois des 4 enfants ayant une charge virale au cordon positive à la naissance sont symptomatiques, 2 d’entre eux auront des séquelles neuro-auditives sévères, le quatrième n’ayant aucune séquelle décelable à 6 mois de vie.
Conclusion
Seule la présence de lésions cérébrales majeures, pour lesquelles l’IRM apparaît comme complémentaire à l’échographie pour en faire le diagnostic, a une valeur pronostique péjorative telle que les patientes ont tendance à s’orienter vers une IMG plutôt que vers une poursuite de la grossesse. Néanmoins, comme le confirme cette étude, plusieurs pistes restent susceptibles de pouvoir, dans des perspectives proches, nous apporter ces arguments décisionnels qui manquent dans la prise en charge de cette maladie.
Background
Cytomegalovirus (CMV) is the most frequent cause of congenital infection. The aim of this research was to describe the decision-process for parents to pursue gestation or to ask medical abortion after materno-fetal CMV infection.
Objectives
The primary objective of this study is to analyze the decision-process for parents after materno-fetal infection with positive PCR after amniocentesis, to ask or not a medical termination of pregnancy (TOP). The secondary objectives are to compare ours results with literature review (pronostics factors, ultrasonographic signs and neonatal symptomatology).
Materials and methods
This is a retrospective study, focused with a pluridisciplinary materno-fetal prenatal medical center, during a 14-year long period. Only 15 patients have been included in the study. They have been divided in 2 groups (the first group who decided to ask a TOP [n = 8] and the second group who pursued the gestation [n = 7]). We compare respectively their clinical, ultrasonographic, or other imagery and biological paths, before and after the birth.
Results
A total of 15/16 patients had a CMV seroconversion before 20 weeks of gestation. The only infection after 20 SA did not have any sequelae. The ultrasonography and the cerebral fetal MRI appeared to be very complementary for the assesment of brain injury, which is more frequent in the group with a TOP (7/8 versus 4/7). Three neonates out of 4 who had a cord positive viral blood load at birth are presenting neonatal symptoms, 2 of them will have severe brain and hearing injuries, the fourth one had no sequelae after 6 months of life.
Conclusion
Only the presence of ultrasonographic major brain damages, and confirmation with MRI, had a pejorative value as prognosis factor suggesting to patients to choose a TOP. Nevertheless, other ways of research are possible to assess the prognostic value in this difficult prenatal diagnosis process.