{"title":"Sang, hérédité et parenté au Moyen Âge : modèle biologique et modèle social. Albert le Grand et Balde","authors":"Charles de Miramon, Maaike van der Lugt","doi":"10.3917/adh.137.0021","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Cet article etudie la place de l’heredite et du sang hereditaire chez deux grands penseurs du Moyen Âge, le theologien et philosophe de la nature Albert le Grand (vers 1200-1280), et le juriste Balde degli Ubaldi (m. 1400). Apres avoir decrit le tournant hereditaire du xive siecle, avec l’emergence de plusieurs nouveaux concepts (le sang royal, la maladie hereditaire), on cherche a etudier comment des modeles biologiques pouvaient etre repris pour expliquer les structures juridiques de la parente. Albert le Grand est l’un des rares penseurs de l’epoque a justifier les empechements du mariage pour consanguinite par des arguments physiologiques detailles. De meme, la philosophie naturelle influence les theories sur la filiation developpees par Balde. Cependant, les theories d’Albert sont peu reprises et on ne peut pas parler de determinisme hereditaire chez Albert le Grand ou chez Balde. La theorie de la generation albertienne, de meme que la casuistique developpee par Balde sur les bâtards nobles, montrent que dans les debats sur les structures juridiques de la parente la philosophie naturelle est souvent oubliee ou un simple miroir des convenances sociales. On peut comparer la place du sang hereditaire au Moyen Âge avec l’ambiguite des usages actuels des tests ADN sur l’origine ethnique.","PeriodicalId":52444,"journal":{"name":"Annales de Demographie Historique","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"1","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales de Demographie Historique","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3917/adh.137.0021","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Social Sciences","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Cet article etudie la place de l’heredite et du sang hereditaire chez deux grands penseurs du Moyen Âge, le theologien et philosophe de la nature Albert le Grand (vers 1200-1280), et le juriste Balde degli Ubaldi (m. 1400). Apres avoir decrit le tournant hereditaire du xive siecle, avec l’emergence de plusieurs nouveaux concepts (le sang royal, la maladie hereditaire), on cherche a etudier comment des modeles biologiques pouvaient etre repris pour expliquer les structures juridiques de la parente. Albert le Grand est l’un des rares penseurs de l’epoque a justifier les empechements du mariage pour consanguinite par des arguments physiologiques detailles. De meme, la philosophie naturelle influence les theories sur la filiation developpees par Balde. Cependant, les theories d’Albert sont peu reprises et on ne peut pas parler de determinisme hereditaire chez Albert le Grand ou chez Balde. La theorie de la generation albertienne, de meme que la casuistique developpee par Balde sur les bâtards nobles, montrent que dans les debats sur les structures juridiques de la parente la philosophie naturelle est souvent oubliee ou un simple miroir des convenances sociales. On peut comparer la place du sang hereditaire au Moyen Âge avec l’ambiguite des usages actuels des tests ADN sur l’origine ethnique.
期刊介绍:
Fondées en 1964 par la Société de Démographie Historique, les Annales de démographie historique, seule revue francophone du domaine, publient des recherches internationales en français et en anglais sur l"histoire, ou plutôt les histoires, de la population et de la famille telles qu"elles se présentent aujourd’hui : des travaux soucieux de leurs méthodes et de leurs catégories da"nalyse, des approches largement ouvertes sur l"histoire sociale et l"histoire de la santé, attentives aux apports de l’anthropologie comme de l"économie. Les Annales de démographie historique sont publiées avec le soutien du CNRS.