{"title":"De la Commune aux massacres d’Arménie. Perception et écriture de la violence dans l’œuvre littéraire de Georges Clemenceau","authors":"Sylvie Brodziak","doi":"10.4000/eac.1139","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Georges Clemenceau rencontre a de nombreuses reprises la violence physique et morale durant son parcours, mais un evenement dramatique semble le bouleverser tout particulierement, alors qu’il est maire de Montmartre, au debut de la Troisieme Republique. Le 18 mars 1871, il assiste impuissant au meurtre des generaux Lecomte et Thomas, par la foule en fureur. Cet episode le marque a jamais et, s’il est capable dans ses discours d’evoquer la violence, l’ecrivain qu’il devient demeure jusqu’a la fin de sa vie incapable de l’ecrire. Nul recit bâti sur les greves ouvrieres, nulle fiction dont l’objet est le champ de bataille. Pourtant, un evenement lui fait prendre la plume pour narrer la violence extreme : les massacres d’Armenie. En 1896, dans une preface devenue mythique, Clemenceau ose ecrire les cris et le sang. Comme si, face au deni d’humanite, seule la mise en mots du massacre de masse pouvait prevenir ses contemporains et les generations a venir.","PeriodicalId":31125,"journal":{"name":"Etudes Armeniennes Contemporaines","volume":"1 1","pages":"7-24"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2016-12-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Etudes Armeniennes Contemporaines","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/eac.1139","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
Georges Clemenceau rencontre a de nombreuses reprises la violence physique et morale durant son parcours, mais un evenement dramatique semble le bouleverser tout particulierement, alors qu’il est maire de Montmartre, au debut de la Troisieme Republique. Le 18 mars 1871, il assiste impuissant au meurtre des generaux Lecomte et Thomas, par la foule en fureur. Cet episode le marque a jamais et, s’il est capable dans ses discours d’evoquer la violence, l’ecrivain qu’il devient demeure jusqu’a la fin de sa vie incapable de l’ecrire. Nul recit bâti sur les greves ouvrieres, nulle fiction dont l’objet est le champ de bataille. Pourtant, un evenement lui fait prendre la plume pour narrer la violence extreme : les massacres d’Armenie. En 1896, dans une preface devenue mythique, Clemenceau ose ecrire les cris et le sang. Comme si, face au deni d’humanite, seule la mise en mots du massacre de masse pouvait prevenir ses contemporains et les generations a venir.