Quelle surveillance des patients traités par opioïdes dans les unités de soins conventionnels ? Revue de la littérature, alerte et mise au point du CAMR, de la SFAR et de la SFETD
A. Theissen, F. Aubrun, T. Storme, E. Marret, A. Blanié, J. Picard, P. Trouiller
{"title":"Quelle surveillance des patients traités par opioïdes dans les unités de soins conventionnels ? Revue de la littérature, alerte et mise au point du CAMR, de la SFAR et de la SFETD","authors":"A. Theissen, F. Aubrun, T. Storme, E. Marret, A. Blanié, J. Picard, P. Trouiller","doi":"10.3166/dea-2022-0218","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Risques de dépression respiratoire postopératoire liés aux opioïdes : 1) tout patient bénéficiant en postopératoire d’un traitement par opioïde est à risque de dépression respiratoire quelle que soit la voie d’administration ; 2) la littérature rapporte que la dépression respiratoire survient majoritairement dans les 12 heures postopératoires, la nuit (entre minuit et 6 h) et entraîne généralement le décès du patient ou une encéphalopathie postanoxique ; 3) les facteurs de risque de dépression respiratoire sont connus (liés au patient, au type de chirurgie et aux modalités d’administration) et doivent être recherchés dès la consultation préanesthésique ; 4) des scores prédictifs de dépression respiratoire existent et ont été validés sur de grandes séries publiées ; 5) l’administration continue d’oxygène est une fausse sécurité, pouvant même retarder le diagnostic. Modalités de surveillance postopératoire des patients bénéficiant d’opioïdes : 1) la surveillance clinique seule est insuffisante chez les patients à risque ; 2) une surveillance paraclinique (avec SpO2 et capnographie) est efficace chez les patients à risque ; 3) de nombreux systèmes de surveillance continue électronique (utilisant SpO2, capnographie, impédancemétrie et/ou pléthysmographie) existent, mais ne peuvent être recommandés actuellement en pratique courante du fait de leur ergonomie, de leur coût, de leurs nombreux artefacts et des faux-positifs. Leur développement semble être la solution d’avenir ; 4) l’hospitalisation en postopératoire des sujets à risque en unité de soins continus (pendant 24 heures) reste la seule alternative fiable pour prévenir ce risque.","PeriodicalId":11303,"journal":{"name":"Douleur Et Analgesie","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2022-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Douleur Et Analgesie","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3166/dea-2022-0218","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
Risques de dépression respiratoire postopératoire liés aux opioïdes : 1) tout patient bénéficiant en postopératoire d’un traitement par opioïde est à risque de dépression respiratoire quelle que soit la voie d’administration ; 2) la littérature rapporte que la dépression respiratoire survient majoritairement dans les 12 heures postopératoires, la nuit (entre minuit et 6 h) et entraîne généralement le décès du patient ou une encéphalopathie postanoxique ; 3) les facteurs de risque de dépression respiratoire sont connus (liés au patient, au type de chirurgie et aux modalités d’administration) et doivent être recherchés dès la consultation préanesthésique ; 4) des scores prédictifs de dépression respiratoire existent et ont été validés sur de grandes séries publiées ; 5) l’administration continue d’oxygène est une fausse sécurité, pouvant même retarder le diagnostic. Modalités de surveillance postopératoire des patients bénéficiant d’opioïdes : 1) la surveillance clinique seule est insuffisante chez les patients à risque ; 2) une surveillance paraclinique (avec SpO2 et capnographie) est efficace chez les patients à risque ; 3) de nombreux systèmes de surveillance continue électronique (utilisant SpO2, capnographie, impédancemétrie et/ou pléthysmographie) existent, mais ne peuvent être recommandés actuellement en pratique courante du fait de leur ergonomie, de leur coût, de leurs nombreux artefacts et des faux-positifs. Leur développement semble être la solution d’avenir ; 4) l’hospitalisation en postopératoire des sujets à risque en unité de soins continus (pendant 24 heures) reste la seule alternative fiable pour prévenir ce risque.
期刊介绍:
Douleur et Analgésie, première revue internationale francophone consacrée à la douleur, a été créée en 1988. De par la qualité scientifique et l’indépendance de ses publications, ce trimestriel a reçu d’emblée un accueil favorable auprès des chercheurs et cliniciens spécialisés dans le domaine. Á l’occasion de la reprise de la revue en 2006 par les Éditions Springer, le comité éditorial a souhaité s’ouvrir davantage à la francophonie, y compris nord américaine, pour mieux partager les connaissances et renforcer la valeur scientifique de la revue.