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Abstract
De nombreux historiens se sont servi de deux inscriptions de Brousse, en langue arabe, la premiere datee de 1337/38, la deuxieme de 1417/18, pour appuyer leurs theories sur les debuts de l'Etat ottoman. Ils affirment qu'Orhan fut le premier a avoir porte le titre de sultan et insistent sur le role de la foi dans l'expansion ottomane. Cette etude examine les termes employes dans ces inscriptions, passe en revue les langues utilisees dans la chancellerie a l'epoque d'Orhan et releve les titres des premiers souverains ottomans dans les registres ; elle infirme les theories susdites. Deux inscriptions de Mehmed, l'emir d'Aydm, a Birgi, datees respectivement de 1312/1313 et 1334, apportent un argument decisif. L'inscription de Brousse de 1337/38, posterieure de plusieurs annees, reprend en effet les memes expressions ; elle n'a par consequent rien d'original, et reproduit les formules en vogue a l'epoque. Quant a l'inscription de Birgi de 1334, elle s'explique par la relation triangulaire entre l'emir d'Aydm, le fils de Mevlânâ Celâl ed-Din Rumi, et les Mongols, maitres de l'Anatolie. Eflâki, le biographe de Mevlâna et de ses descendants, montre que le gouvernement mongol s'etait servi des membres de la famille susdite pour surveiller les emirs des marches frontieres et qu'il recompensait ceux-ci en cas de bonne conduite par des titres flatteurs, tels que "sultan des guerriers", titre qui ne traduit nullement la souverainete absolue et qu'on retrouvera plus tard sur les inscriptions de Brousse.