{"title":"Le corps perdu et la solitude du poète: faillites du plaisir dans les Avantures de Dassoucy","authors":"Judith Sribnai","doi":"10.1179/175226911X13166031973916","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Abstract Si Dassoucy propose, dans les Avantures, une réflexion sur l'usage et la pratique des plaisirs, il se plaint également des difficultés à partager ces plaisirs. Les obligations et les conventions sociales contraignent le corps et l'esprit et faussent l'expérience de la jouissance. À côté de ces espaces normés et hiérarchisés, le cercle d'amis ne parvient pas non plus à offrir une retraite où règne l'égalité, où la reconnaissance ne dépend pas d'une soumission au maître. Les amis, comme les grands et les mécènes, menacent le contentement du sujet. Dassoucy n'imagine donc pas de communauté de compagnons et de lecteurs favorable ou capable de lui donner la légitimité dont il a besoin. Ce manque, en plus du retard de la publication du récit, explique peut-être que les Avantures n'ont pas trouvé leur public: Dassoucy lui-même ne lui a pas donné de visage, se figurant comme un auteur incompris et un jouisseur solitaire.","PeriodicalId":88312,"journal":{"name":"Seventeenth-century French studies","volume":"33 1","pages":"103 - 113"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2011-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1179/175226911X13166031973916","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Seventeenth-century French studies","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1179/175226911X13166031973916","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Abstract Si Dassoucy propose, dans les Avantures, une réflexion sur l'usage et la pratique des plaisirs, il se plaint également des difficultés à partager ces plaisirs. Les obligations et les conventions sociales contraignent le corps et l'esprit et faussent l'expérience de la jouissance. À côté de ces espaces normés et hiérarchisés, le cercle d'amis ne parvient pas non plus à offrir une retraite où règne l'égalité, où la reconnaissance ne dépend pas d'une soumission au maître. Les amis, comme les grands et les mécènes, menacent le contentement du sujet. Dassoucy n'imagine donc pas de communauté de compagnons et de lecteurs favorable ou capable de lui donner la légitimité dont il a besoin. Ce manque, en plus du retard de la publication du récit, explique peut-être que les Avantures n'ont pas trouvé leur public: Dassoucy lui-même ne lui a pas donné de visage, se figurant comme un auteur incompris et un jouisseur solitaire.