{"title":"COMMENT FAIRE ACCEPTER LA DEPRESCRIPTION AUX PATIENTS LORS D'UNE REEVALUATION D'ORDONNANCE EN MEDECINE GENERALE ?","authors":"L. Merlin, M. Cunin","doi":"10.56746/exercer.2022.185.292","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Contexte. La consommation importante de médicaments favorise la survenue d’effets indésirables. Les médecins généralistes peuvent prévenir cela par une déprescription, mais ils pensent que les patients sont demandeurs d’une prescription médicamenteuse. Objectif. Explorer le vécu des patients concernant la déprescription et les motivations à la prise médicamenteuse. Méthodes. Il s’agissait d’une étude qualitative avec analyse selon une approche par théorisation ancrée. Des entretiens individuels compréhensifs ont été conduits auprès de patients habitant dans le département du Pas-de-Calais. L’analyse triangulée a été réalisée avec l’aide du logiciel QSR NVivo 11.4. La suffisance des données a été obtenue après le dixième entretien. Résultats. La prise d’un médicament était motivée par plusieurs facteurs. Les patients percevaient un bénéfice (confort de vie vs effets indésirables). Ils avaient des connaissances et des croyances ainsi que des sources d’influence : soignants, entourage, publicité, notice du médicament. Des motivations inconscientes étaient aussi présentes. Le médecin devait comprendre l’importance du traitement pour le patient, et rechercher la survenue d’effets indésirables ou leurs signes précurseurs. Les patients étaient demandeurs d’informations en raison de connaissances variables ou de croyances erronées. Il était nécessaire de proposer une modification du mode de vie et du traitement (baisse progressive de la posologie, alternative médicamenteuse) en rassurant sur la possibilité de prescrire à nouveau le traitement initial si nécessaire. Ce processus pouvait être favorisé par le contexte comprenant l’utilisation d’une ordonnance sécurisée ou une déprescription précoce. Conclusion. L’étude des motivations à la prise médicamenteuse ouvre d’autres pistes de réflexion pour aider à déprescrire : thérapies psychologiques pour lever le conditionnement, travail en réseau où infirmier(e), médecin et pharmacien pourraient mettre en commun leurs influences.","PeriodicalId":43847,"journal":{"name":"Exercer-La Revue Francophone de Medecine Generale","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.2000,"publicationDate":"2022-09-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Exercer-La Revue Francophone de Medecine Generale","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.56746/exercer.2022.185.292","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"MEDICINE, GENERAL & INTERNAL","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Contexte. La consommation importante de médicaments favorise la survenue d’effets indésirables. Les médecins généralistes peuvent prévenir cela par une déprescription, mais ils pensent que les patients sont demandeurs d’une prescription médicamenteuse. Objectif. Explorer le vécu des patients concernant la déprescription et les motivations à la prise médicamenteuse. Méthodes. Il s’agissait d’une étude qualitative avec analyse selon une approche par théorisation ancrée. Des entretiens individuels compréhensifs ont été conduits auprès de patients habitant dans le département du Pas-de-Calais. L’analyse triangulée a été réalisée avec l’aide du logiciel QSR NVivo 11.4. La suffisance des données a été obtenue après le dixième entretien. Résultats. La prise d’un médicament était motivée par plusieurs facteurs. Les patients percevaient un bénéfice (confort de vie vs effets indésirables). Ils avaient des connaissances et des croyances ainsi que des sources d’influence : soignants, entourage, publicité, notice du médicament. Des motivations inconscientes étaient aussi présentes. Le médecin devait comprendre l’importance du traitement pour le patient, et rechercher la survenue d’effets indésirables ou leurs signes précurseurs. Les patients étaient demandeurs d’informations en raison de connaissances variables ou de croyances erronées. Il était nécessaire de proposer une modification du mode de vie et du traitement (baisse progressive de la posologie, alternative médicamenteuse) en rassurant sur la possibilité de prescrire à nouveau le traitement initial si nécessaire. Ce processus pouvait être favorisé par le contexte comprenant l’utilisation d’une ordonnance sécurisée ou une déprescription précoce. Conclusion. L’étude des motivations à la prise médicamenteuse ouvre d’autres pistes de réflexion pour aider à déprescrire : thérapies psychologiques pour lever le conditionnement, travail en réseau où infirmier(e), médecin et pharmacien pourraient mettre en commun leurs influences.