{"title":"Et si les conjoints ne partageaient pas tous leurs revenus ? Conséquences sur la mesure des inégalités du bien-être","authors":"Stéphane Crespo","doi":"10.7202/1043296AR","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Que ce soit dans l’application des mesures decoulant du droit fiscal et social de la famille, ou dans le calcul des inegalites en bien-etre economique sous-jacentes aux statistiques de pauvrete, le « revenu familial » joue un role central. Or, ce concept vehicule l’idee que les revenus des membres d’une famille sont mis en commun et egalement partages, ce qui implique l’absence de toute inegalite intrafamiliale de ce bien-etre. Pourtant, en mettant en evidence des modes de gestion individualisee des revenus dans les couples, la litterature suggere que cette inegalite intrafamiliale est importante et doit etre prise en compte. Au moyen de simulations realisees sur des echantillons de couples de moins de 65 ans, sans enfants, au Quebec entre 1979 et 2014, nous tentons d’estimer cette inegalite en fonction de variantes d’un mode de gestion individualisee par lequel les conjoints retiennent hors d’un pot commun des parts plus ou moins elevees de leurs revenus respectifs. Les resultats montrent que l’inegalite intrafamiliale augmente en fonction de ces parts, a plus forte raison lorsqu’elles sont plus elevees pour le conjoint masculin. Aussi, cette inegalite etait plus elevee en 1979 qu’en 2014 alors que les ecarts de revenus a l’avantage des hommes etaient plus importants. Enfin, les biais dans l’estimation de l’inegalite totale qui resultent de la non prise en compte de l’inegalite intrafamiliale sont non negligeables.","PeriodicalId":41124,"journal":{"name":"Cahiers Quebecois de Demographie","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2018-02-13","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.7202/1043296AR","citationCount":"2","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Cahiers Quebecois de Demographie","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.7202/1043296AR","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Que ce soit dans l’application des mesures decoulant du droit fiscal et social de la famille, ou dans le calcul des inegalites en bien-etre economique sous-jacentes aux statistiques de pauvrete, le « revenu familial » joue un role central. Or, ce concept vehicule l’idee que les revenus des membres d’une famille sont mis en commun et egalement partages, ce qui implique l’absence de toute inegalite intrafamiliale de ce bien-etre. Pourtant, en mettant en evidence des modes de gestion individualisee des revenus dans les couples, la litterature suggere que cette inegalite intrafamiliale est importante et doit etre prise en compte. Au moyen de simulations realisees sur des echantillons de couples de moins de 65 ans, sans enfants, au Quebec entre 1979 et 2014, nous tentons d’estimer cette inegalite en fonction de variantes d’un mode de gestion individualisee par lequel les conjoints retiennent hors d’un pot commun des parts plus ou moins elevees de leurs revenus respectifs. Les resultats montrent que l’inegalite intrafamiliale augmente en fonction de ces parts, a plus forte raison lorsqu’elles sont plus elevees pour le conjoint masculin. Aussi, cette inegalite etait plus elevee en 1979 qu’en 2014 alors que les ecarts de revenus a l’avantage des hommes etaient plus importants. Enfin, les biais dans l’estimation de l’inegalite totale qui resultent de la non prise en compte de l’inegalite intrafamiliale sont non negligeables.