{"title":"Un enthousiasme paradoxal ? Georges Canguilhem et la biologie moléculaire (1966-1973)","authors":"Laurent Loison","doi":"10.3917/RHS.712.0271","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Ce travail est consacre a la rencontre entre la philosophie canguilhemienne et la biologie moleculaire. Nous montrons que durant la seconde moitie des annees 1960, Canguilhem fut moins gene par le reductionnisme mecaniste de cette nouvelle biologie qu’il ne fut enthousiasme par ce qu’elle semblait impliquer sur le plan de la theorie de la connaissance. Prenant au pied de la lettre l’idee alors tres en vogue que la vie etait langage, il pensa un temps pouvoir identifier le concept et la vie et ainsi reactiver une certaine forme de neo-aristotelisme. Cette perspective paraissait a meme d’offrir une solution au probleme de la connaissance de la vie, probleme qui etait au fondement de sa demarche philosophique depuis au moins le debut des annees 1940. Nous montrons ensuite que Canguilhem changea d’avis dans les textes qu’il publia apres 1970. Discretement, mais incontestablement, il renonca a la portee gnoseologique de la biologie moleculaire pour laquelle il avait nourri tant d’attentes quelques annees auparavant. Ce revirement doit beaucoup, selon nous, a la lecture du livre de Francois Jacob, La Logique du vivant.","PeriodicalId":82560,"journal":{"name":"Revue d'histoire des sciences et de leurs applications","volume":"2 1","pages":"271-300"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2018-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"4","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue d'histoire des sciences et de leurs applications","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3917/RHS.712.0271","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Ce travail est consacre a la rencontre entre la philosophie canguilhemienne et la biologie moleculaire. Nous montrons que durant la seconde moitie des annees 1960, Canguilhem fut moins gene par le reductionnisme mecaniste de cette nouvelle biologie qu’il ne fut enthousiasme par ce qu’elle semblait impliquer sur le plan de la theorie de la connaissance. Prenant au pied de la lettre l’idee alors tres en vogue que la vie etait langage, il pensa un temps pouvoir identifier le concept et la vie et ainsi reactiver une certaine forme de neo-aristotelisme. Cette perspective paraissait a meme d’offrir une solution au probleme de la connaissance de la vie, probleme qui etait au fondement de sa demarche philosophique depuis au moins le debut des annees 1940. Nous montrons ensuite que Canguilhem changea d’avis dans les textes qu’il publia apres 1970. Discretement, mais incontestablement, il renonca a la portee gnoseologique de la biologie moleculaire pour laquelle il avait nourri tant d’attentes quelques annees auparavant. Ce revirement doit beaucoup, selon nous, a la lecture du livre de Francois Jacob, La Logique du vivant.