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Abstract
La notion de trilitéralité des racines, fortement inspirée par la tradition arabe, a demandé une grande créativité pour être mise en œuvre dans la grammaire hébraïque. Judah Ḥayyuj (Fez, 950 – Cordoue, ca 1000) fit œuvre de pionnier en analysant le comportement des consonnes faibles qui peuvent ne pas être visibles dans certaines formes verbales tout en restant présentes dans la forme théorique de base. Ses travaux ont été poursuivis par Jonah ibn Janaḥ (Cordoue, ca 985/990 – ca 1050) dont les ouvrages, adaptés ou traduits en hébreu, ont permis la diffusion des doctrines grammaticales de l’hébreu en Europe chrétienne et l’adoption définitive de la théorie des racines trilitères. Les dictionnaires des racines sur le modèle du Kitāb al-uṣūl d’Ibn Janaḥ, outil commode pour classer le lexique biblique, devinrent populaires en Provence médiévale. Il restait cependant une difficulté majeure, à savoir les manières d’identifier la racine d’une forme nominale ou verbale complexe. Profiat Duran (Perpignan, < 1360 – ca 1414) fut le premier auteur à insérer dans sa grammaire, le Maˁaseh efod, un chapitre décrivant les différentes méthodes permettant l’identification des racines. Ce passage, adapté ou résumé, fut fréquemment repris par les humanistes chrétiens dans leurs ouvrages linguistiques, et ce jusqu’au XIXe siècle.