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Abstract
L’objet de cet article est de tenter d’apprehender le phenomene de la migration medicale que connait l’Algerie depuis au moins trois decennies. A partir de differentes sources de donnees, nous avons calcule des taux d’emigration a l’echelle globale et dans certaines specialites. Nous nous sommes interesses egalement aux niveaux de remuneration des medecins dans le secteur public pour evaluer s’ils sont bien ou mal remuneres en comparaison avec les cadres du secteur economique et les medecins du secteur prive et ceux exercant dans certains pays etrangers. D’apres nos estimations, l’emigration de medecins algeriens ne saurait etre consideree comme un veritable exode si l’on s’interesse a ceux qui ont obtenu leur diplome en Algerie et exercent en France. Le ratio d’emigration de cette population s’elevait a 8,63 % en 2016. En revanche, si l’on considere le lieu de naissance, celui-ci s’eleve a 23,35 %, un taux avoisinant ceux enregistres par certains pays d’Afrique subsaharienne qui connaissent un exode inquietant. Des penuries de medecins menacent certaines specialites particulierement touchees par l’emigration a l’instar de la radiologie (24,69 %), de la nephrologie (24,85 %) mais surtout de la psychiatrie (40,27 %). Quels que soient leurs grades, les medecins du secteur public sont relativement mieux remuneres que les cadres du secteur economique, mais beaucoup moins que les medecins exercant dans le secteur prive et ceux exercant dans certains pays etrangers. Le motif financier a lui seul ne peut expliquer la decision de migrer prise par de nombreux medecins algeriens. Il y a donc lieu de chercher d’autres mobiles d’emigration.