{"title":"Microplastiques dans l’eau, les sédiments et les organismes de la Garonne : bilan et perspectives","authors":"A. R. D. De Carvalho, J. Coucherousset","doi":"10.36904/tsm/202305083","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"L’omniprésence des microplastiques (MP) représente une nouvelle pression environnementale agissant sur les écosystèmes d’eau douce et une meilleure compréhension de la dynamique de cette pollution est nécessaire. Dans nos études portant sur le bassin versant de la Garonne (sud-ouest de la France), les changements spatiaux et temporels de la pollution en MP (gamme de taille allant de 700 μm à 5 mm) ont été analysés dans l’eau et le sédiment. De plus, la consommation de ces particules par les poissons et les macro-invertébrés a été quantifiée. La majorité des MP échantillonnés était composée de trois principaux types de polymères : le polyéthylène, le polystyrène et le polypropylène. La concentration de MP variait fortement à la fois dans l’espace et dans le temps en fonction de l’urbanisation et des conditions hydrologiques, respectivement. Des concentrations plus élevées avec des particules de MP plus petites ont été observées pendant les périodes estivales avec de plus faibles débits. Lors des épisodes de crue, la concentration de MP a globalement augmenté et cette augmentation était plus importante dans le site situé en aval de Toulouse. L’occurrence de la consommation de MP par les macro-invertébrés et les poissons a été démontrée et liée à des niches trophiques individuelles qui ont été quantifiées à l’aide d’analyses d’isotopes stables (δ13C et δ15N). La quantité de MP ingérés était différente entre les macro-invertébrés et les poissons et n’était pas directement corrélée à la pollution de MP dans l’eau et dans les sédiments. La contamination augmentait avec la taille des organismes et avait tendance à augmenter avec la position trophique des macro-invertébrés. Chez les poissons, l’origine des ressources consommées affectait significativement le nombre de MP ingérés. Ces résultats suggèrent l’absence de bioaccumulation des MP de cette gamme de taille et la prédominance d’une consommation directe, très probablement accidentelle. La quantification des risques induits par la pollution en MP dans les écosystèmes d’eau douce est désormais nécessaire, en appréhendant cette pollution comme une forme de stress multiple en raison du comportement particulier de ces particules, de leur toxicité intrinsèque et des interactions potentielles avec d’autres contaminants environnementaux.","PeriodicalId":52449,"journal":{"name":"Techniques - Sciences - Methodes","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-05-22","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Techniques - Sciences - Methodes","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.36904/tsm/202305083","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Engineering","Score":null,"Total":0}
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Abstract
L’omniprésence des microplastiques (MP) représente une nouvelle pression environnementale agissant sur les écosystèmes d’eau douce et une meilleure compréhension de la dynamique de cette pollution est nécessaire. Dans nos études portant sur le bassin versant de la Garonne (sud-ouest de la France), les changements spatiaux et temporels de la pollution en MP (gamme de taille allant de 700 μm à 5 mm) ont été analysés dans l’eau et le sédiment. De plus, la consommation de ces particules par les poissons et les macro-invertébrés a été quantifiée. La majorité des MP échantillonnés était composée de trois principaux types de polymères : le polyéthylène, le polystyrène et le polypropylène. La concentration de MP variait fortement à la fois dans l’espace et dans le temps en fonction de l’urbanisation et des conditions hydrologiques, respectivement. Des concentrations plus élevées avec des particules de MP plus petites ont été observées pendant les périodes estivales avec de plus faibles débits. Lors des épisodes de crue, la concentration de MP a globalement augmenté et cette augmentation était plus importante dans le site situé en aval de Toulouse. L’occurrence de la consommation de MP par les macro-invertébrés et les poissons a été démontrée et liée à des niches trophiques individuelles qui ont été quantifiées à l’aide d’analyses d’isotopes stables (δ13C et δ15N). La quantité de MP ingérés était différente entre les macro-invertébrés et les poissons et n’était pas directement corrélée à la pollution de MP dans l’eau et dans les sédiments. La contamination augmentait avec la taille des organismes et avait tendance à augmenter avec la position trophique des macro-invertébrés. Chez les poissons, l’origine des ressources consommées affectait significativement le nombre de MP ingérés. Ces résultats suggèrent l’absence de bioaccumulation des MP de cette gamme de taille et la prédominance d’une consommation directe, très probablement accidentelle. La quantification des risques induits par la pollution en MP dans les écosystèmes d’eau douce est désormais nécessaire, en appréhendant cette pollution comme une forme de stress multiple en raison du comportement particulier de ces particules, de leur toxicité intrinsèque et des interactions potentielles avec d’autres contaminants environnementaux.