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Abstract
Au Japon, les dits hikikomori sont des jeunes qui restent enfermes chez eux, le plus souvent dans leur chambre au domicile parental. Ce retrait dure longtemps, de six mois a plusieurs annees. En comparant des cas observes au Japon, en France, et aussi en pays touareg, l’article interroge cette claustration : peut-elle etre comparee a une forme de renoncement ? Ou est-ce plutot une plainte a l’adresse des proches, une maniere paradoxale d’exprimer, par le corps enferme, l’impossible engagement dans l’espace public ou il ne trouve pas de place ? Comme si, en se mettant hors du monde, tel un initie ou un ermite, la personne cherchait une voie de sortie de la souffrance, en evitant de s’y confronter. La peur d’une forme de defragmentation de soi pourrait expliquer la conduite de ces jeunes. Majoritairement des garcons, qui sont sur le seuil du passage a l’âge adulte, ils eviteraient de soumettre leur corps a la tentation du desir, dans un monde ou la surexposition de soi devient obligee.