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Abstract
Comment ceux qui sont restes parviennent-ils a exercer une autorite sur les migrants (notamment pour les contraindre a leur envoyer de l’argent) malgre la distance ? En d’autres termes, comment l’autorite circule-t-elle par-dela les frontieres ? Depuis vingt ans, le concept de territoire est au cœur de la reflexion sur les spatialites et la mobilite des migrants. Mais la dimension politique de la territorialite a jusqu’ici ete negligee par les travaux existants. Cet article renverse la problematique habituelle en abordant l’espace migratoire comme vecteur de l’exercice d’une autorite. Il s’appuie sur une serie d’enquetes qualitatives aupres d’emigrants en provenance du Moyen Atlas marocains et de Kabylie. Apres une revue de la litterature sur l’usage de la notion de territoire dans les etudes migratoires, cet article montre comment se construit une territorialite transnationale par la creation d’institutions sociales en migrations (familles transnationales, associations villageoises…) qui servent de relais de pouvoir. Le maillage transnational de ces institutions constitue le creuset de reproduction d’une geographie morale qui maintient les emigres dans un jeu d’obligation envers ceux qui sont restes. Enfin, a travers l’exemple des projets de developpement pour les villages de depart, cet article examine la facon dont le territoire transnational devient un veritable enjeu de negociation des droits et obligations des acteurs en migration.