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Abstract
A l’heure ou les techniques medicales prolongent la vie en questionnant sur sa qualite et ou l’ideal de liberte et d’autonomie individuelles se heurte aux logiques de controle politique et medical de la vie, la question de l’aide a mourir prend une place centrale dans les debats sur la fin de vie. La Belgique, qui depuis plus de 17 ans beneficie d’une loi de depenalisation de l’euthanasie, constitue un observatoire privilegie pour comprendre les enjeux de cette pratique et permet plus largement de questionner une certaine construction de la bonne mort en lien avec les problematiques que revele l’avancee en âge. Quelles sont les relations entre le grand âge et la pratique de l’euthanasie ? Les personnes âgees en sont-elles des usagers comme les autres ? Que nous disent les parcours euthanasiques sur ce qui, dans le grand âge, constitue un invivable ? Les donnees recoltees lors d’une enquete ethnographique menee a Bruxelles aupres des differents acteurs de la pratique de l’euthanasie mettent en lumiere la maniere dont ce processus s’inscrit dans des logiques sociales ou s’articulent les notions d’autonomie et de dignite, de dependance interpersonnelle et de liberte individuelle. Examiner le recours a l’aide a mourir dans le grand âge nous amene a explorer une fabrique contemporaine de la bonne mort et a dessiner les contours de ce qui, dans les societes occidentales, balise aujourd’hui la vie bonne.