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Abstract
A partir de la celebre scene de Vingt mille lieues sous les mers (Jules Verne, 1869-1871), dans laquelle un calmar geant surgit face a la baie vitree du Nautilus, au moment meme ou les heros sont en train de debattre de son existence, cet article propose de s’interroger sur une contradiction du discours sur les images en science. Le roman populaire et la vulgarisation scientifique ne cessent de construire des images de scientifiques qui regardent la realite directement, comme les heros de Jules Verne, images qui illustrent un double discours sur les sciences et sur les cultures populaires : alors que les scientifiques regardent la nature en face parce qu’ils auraient su s’affranchir des « ombres de la caverne », et de l’influence des images precisement, les non-scientifiques prendraient un grand risque a faire de meme car ils sont susceptibles d’etre influences par ces images de roman populaire et d’imaginer toutes sortes de choses qui n’existent pas. Cet article essaie de montrer que ces images gagnent a etre etudiees autrement en n’oubliant pas une partie du temps qu’il s’agit precisement d’images et en construisant une analyse symetrique qui traite les images scientifiques et ces images « populaires » dans les memes termes. Cela permet de sortir de l’opposition entre pensee scientifique et croyance populaire pour decrire comment les images deploient a la fois le savoir scientifique et un discours public sur les sciences.