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Abstract
Les transferts qui relevent de l’entraide sont tres developpes au sein de la societe vietnamienne. Ils s’effectuent non seulement a l’interieur des frontieres nationales mais egalement au-dela. Les Vietnamiens de la diaspora sont tournes vers la terre de leurs ancetres ou ils ont des attaches familiales, sentimentales et culturelles. Que ce soit par obligation morale, interet personnel, geste de reconnaissance, patriotisme ou expression de sentiments, la plupart envoient des cadeaux et des devises (remises monetaires et investissements) a leur pays natal. Au cours de la decennie d’apres-guerre (1975-1985), le don diasporique s’exprimait essentiellement par l’envoi de colis destines a ameliorer les conditions de vie de ses recipiendaires alors en proie a l’extreme pauvrete. Les annees suivantes, l’ouverture du Vietnam a la mondialisation donnait lieu a une diversification des formes de dons transitant desormais par une multitude de flux financiers et exprimant une diversite de transferts non marchands. D’abord entravee par des principes ideologiques, la Republique socialiste du Vietnam (RSV) pris des mesures pragmatiques visant a associer le don diasporique a ses desseins economiques et a sa construction nationale. Elle s’immisce ainsi dans les reseaux interpersonnels et les logiques sociales complexes constituant le don en lui octroyant une dimension politique. En analysant la polyvalence du don diasporique et ses evolutions, cet article montre comment ces transferts depassent la seule sphere economique pour faconner les imaginaires, redefinir les rapports entre donateurs et recipiendaires, et temoigner de l’ambiguite des relations entre le l’Etat-parti et la diaspora.