{"title":"« En Belgique, il n’y a rien » ? Le rituel de la līla chez les Gnawa maroxellois","authors":"Hélène Sechehaye, Stéphanie Weisser","doi":"10.4000/CIVILISATIONS.4918","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Cet article examine la maniere dont les Gnawa de la communaute marocaine de Bruxelles pratiquent le rituel de la līla, une ceremonie nocturne de transe originellement a vocation therapeutique. La reterritorialisation de cette pratique et les contraintes symboliques et pratiques qu’elle genere induisent plusieurs reconfigurations d’elements du rituel, comme l’absence d’un sacrifice animal (qui en conditionne l’efficacite therapeutique), la presence feminine au sein d’ensemble musicaux mixtes, et l’estompement des differentiations entre les styles musicaux lies aux regions d’origine des maitres.Bien que le volet spirituel des pratiques semble etre fortement lie au Maroc, et donc moins central a Bruxelles, ces ceremonies continuent d’etre organisees. Les adeptes et les musiciens mettent en place differentes strategies pour negocier les difficultes liees a l’eloignement, et des postures variees sont adoptees par les maitres pour se positionner par rapport a ce dernier. Communement admise comme un facteur incontournable, cette deterritorialisation s’avere etre aussi une liberation : affranchis de la contrainte d’efficacite rituelle et therapeutique dont ils ne sont plus les garants, les Gnawa maroxellois peuvent reinventer le sens des līlat.","PeriodicalId":80946,"journal":{"name":"Civilisations","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2018-08-12","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"1","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Civilisations","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/CIVILISATIONS.4918","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 1
Abstract
Cet article examine la maniere dont les Gnawa de la communaute marocaine de Bruxelles pratiquent le rituel de la līla, une ceremonie nocturne de transe originellement a vocation therapeutique. La reterritorialisation de cette pratique et les contraintes symboliques et pratiques qu’elle genere induisent plusieurs reconfigurations d’elements du rituel, comme l’absence d’un sacrifice animal (qui en conditionne l’efficacite therapeutique), la presence feminine au sein d’ensemble musicaux mixtes, et l’estompement des differentiations entre les styles musicaux lies aux regions d’origine des maitres.Bien que le volet spirituel des pratiques semble etre fortement lie au Maroc, et donc moins central a Bruxelles, ces ceremonies continuent d’etre organisees. Les adeptes et les musiciens mettent en place differentes strategies pour negocier les difficultes liees a l’eloignement, et des postures variees sont adoptees par les maitres pour se positionner par rapport a ce dernier. Communement admise comme un facteur incontournable, cette deterritorialisation s’avere etre aussi une liberation : affranchis de la contrainte d’efficacite rituelle et therapeutique dont ils ne sont plus les garants, les Gnawa maroxellois peuvent reinventer le sens des līlat.