Le concept de rythme biologique en psychopathologie

Abstract

La participation des rythmes biologiques circadiens à la pathogénie de la dépression repose sur une série d'arguments épidémiologiques, biologiques et thérapeutiques. Les aspects épidémiologiques de la dépression ou des suicides évoquent l'existence de recrudescence saisonnière, dans laquelle la longueur de la photopériode pourrait jouer un rôle. Les dépressions endogènes s'accompagnent par ailleurs de profondes perturbations des rythmes circadiens. Enfin, les thérapeutiques de la dépression impliquent le fonctionnement des horloges biologiques, qu'il s'agisse des manipulations du cycle veille/sommeil, de la photothérapie ou des antidépresseurs.

Ces arguments tendent à nuancer l'hypothèse d'une désynchronisation biologique dans la dépression pour privilégier une défaillance des mécanismes de couplage entre les facteurs synchronisants de l'environnement et les oscillateurs centraux.

A ce titre, d'autres pathologies psychiatriques pourraient être associées à un trouble chronobiologique.

The chronobiological hypotheses of depression are based on epidemiological, biological as well as therapeutical pieces of evidence. The seasonal pattern of depression and suicide rates tend to link affective disorders and the daylight duration. Disturbances of circadian rhythms have been reported in endogenous depression. Treatments of depression, such as manipulations of the sleep/wake cycle, phototherapy or tricyclics, may involve chronobiological mechanisms on endogenous pacemakers.

Beside the phase advance hypothesis of depression, present data seem to involve a disturbance of the mechanisms of entrainment of the internal clocks by external synchronizers.

Other psychiatric illnesses may thus be linked to chronobiological abnormalities.