Plusieurs techniques ont été décrites la prise en charge chirurgicale de la rhizarthrose.
Le but de notre étude est de comparer entre les résultats de la trapézectomie totale et partielle associées à une ligamentoplastie et interposition tendineuse.
Il s’agit d’une étude rétrospective à propos de 60 cas de rhizarthrose opérés entre 2006 et 2022 ayant eu une trapézectiomie totale ou partielle associées à une plastie ligamentaire et interposition tendineuse d’un faisceau du tendon du long abducteur du pouce. Ont été évalués en pré- et en postopératoire la douleur, l’opposition, la force de la pince pouce index et le qDASH score. Radiologiquement, on a évalué la classification de DELL et le raccourcissement de la hauteur de la loge trapézienne.
Les patients étaient 10 hommes et 50 femmes d’âge moyen de 54,4 ans avec recul moyen de 30 mois. La douleur et la faiblesse de la main étaient présents chez tous les patients.
Les patients ont été répartis en deux groupes ; le premier groupe comportant 32 patients qui ont eu une trapézectomie totale et un deuxième groupe de 28 patients ayant eu une trapézectomie partielle.
On a observé une amélioration comparable de la douleur chez les deux groupes. Le qDASH moyen pour le premier groupe était de 12,26 sur 100 et de 13,6 pour le deuxième groupe. La force de pince pouce index est de 90 % par rapport au côté controlatéral pour le premier et de 94 % pour le deuxième.
À 12 mois, la hauteur de la loge trapézienne était de 5,6 mm pour le premier groupe et de 9,1 mm pour le deuxième groupe. On a également eu recours à une reprise chirurgicale d’une trapézectomie partielle vers une totale chez un patient.
La trapézectomie avec ligamentoplastie et interposition tendineuse a comme avantage principal une amélioration de la douleur avec conservation de la mobilité.
Cette amélioration se faisait au dépit d’une perte de force de serrage et de la pince pouce index qui reste cependant meilleure pour le groupe de trapézectomie partielle.
La trapézectomie partielle est pratiqué pour préserver l’espace trapézo-métacarpien et éviter le raccourcissement du premier rayon. Néanmoins, cette technique nécessite plus d’expertise chirurgicale et l’accès difficile aux ostéophytes dans le bord ulnaire de la base du premier métacarpien pourrait en présenter une limite.
Les trapézectomies, partielle et totale, offrent des résultats fonctionnels similaires, l’avantage potentiel de la trapézectomie partielle pourrait être une meilleure récupération de la force de préhension.