{"title":"Destruction des stupéfiants en France : retour sur les pratiques en officine","authors":"Soukaïna Zafra , Amélie Daveluy , Justine Perino","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.026","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>En France, s’il y a péremption ou altération du médicament stupéfiant ou qu’il y a un retour de médicament stupéfiant par le patient pour cause de péremption ou de non-utilisation, le pharmacien titulaire de l’officine est tenu de procéder à la dénaturation de ces produits avant de les jeter. Cette dénaturation doit être réalisée en présence d’un pharmacien dit témoin et suivre une procédure bien déterminée aussi bien en amont que lors de la destruction. À la suite de retour sur les difficultés de mise en place de la destruction des médicaments stupéfiants et au vu du risque de détournement, une étude sur leurs pratiques des pharmaciens a été menée.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Une étude nationale a été réalisée, sur la base d’un questionnaire diffusée via les syndicats (FSPF, USPO, UNPF), les Unions régionales de professionnels de santé, section pharmaciens et les groupes Facebook® de pharmaciens d’officine.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Trois cent trois pharmaciens ont répondu à l’enquête : 97 % de pharmaciens exerçaient en ville/quartier (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->156) et à la campagne (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->138) ; 11 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->23) étaient des pharmaciens titulaires qui exerçaient seul sans pharmaciens adjoints. Quatre-vingt-quatorze pour cent des pharmacies possédaient des stupéfiants à détruire avec plus de 100 unités à détruire pour une pharmacie sur 2. Les principaux motifs de destruction étaient la péremption des stupéfiants (53 %) et les retours de patients (35 %). Parmi les 303 pharmaciens répondants, 22 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->40) ont été contraints de réaliser une destruction hors protocole ; 84 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->254) des pharmaciens considéraient que le protocole de destruction en vigueur est problématique, avec une répartition homogène des difficultés à toutes les étapes ; 26 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->80) des pharmaciens rencontraient des difficultés sur toutes les étapes. L’aspect chronophage était fortement soulevé. Parmi les propositions apportées : l’assouplissement de critère du pharmacien témoin, l’organisation d’une sous-filière spécifique Cyclamed® dédiés aux médicaments stupéfiants (contenant dédié, produit dénaturant spécifique pour s’affranchir du plâtre).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Cette étude pilote a mis en évidence une inadéquation entre les attentes de la législation en matière de destruction des stupéfiants et les moyens humains des officines. Il est urgent d’engager une réflexion pour simplifier cette procédure afin de garantir la sécurisation de ces produits à haut risque de détournement.</div></div>","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Page 750"},"PeriodicalIF":2.2000,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Therapie","FirstCategoryId":"3","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0040595724001422","RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q3","JCRName":"PHARMACOLOGY & PHARMACY","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
En France, s’il y a péremption ou altération du médicament stupéfiant ou qu’il y a un retour de médicament stupéfiant par le patient pour cause de péremption ou de non-utilisation, le pharmacien titulaire de l’officine est tenu de procéder à la dénaturation de ces produits avant de les jeter. Cette dénaturation doit être réalisée en présence d’un pharmacien dit témoin et suivre une procédure bien déterminée aussi bien en amont que lors de la destruction. À la suite de retour sur les difficultés de mise en place de la destruction des médicaments stupéfiants et au vu du risque de détournement, une étude sur leurs pratiques des pharmaciens a été menée.
Matériel et méthodes
Une étude nationale a été réalisée, sur la base d’un questionnaire diffusée via les syndicats (FSPF, USPO, UNPF), les Unions régionales de professionnels de santé, section pharmaciens et les groupes Facebook® de pharmaciens d’officine.
Résultats
Trois cent trois pharmaciens ont répondu à l’enquête : 97 % de pharmaciens exerçaient en ville/quartier (n = 156) et à la campagne (n = 138) ; 11 % (n = 23) étaient des pharmaciens titulaires qui exerçaient seul sans pharmaciens adjoints. Quatre-vingt-quatorze pour cent des pharmacies possédaient des stupéfiants à détruire avec plus de 100 unités à détruire pour une pharmacie sur 2. Les principaux motifs de destruction étaient la péremption des stupéfiants (53 %) et les retours de patients (35 %). Parmi les 303 pharmaciens répondants, 22 % (n = 40) ont été contraints de réaliser une destruction hors protocole ; 84 % (n = 254) des pharmaciens considéraient que le protocole de destruction en vigueur est problématique, avec une répartition homogène des difficultés à toutes les étapes ; 26 % (n = 80) des pharmaciens rencontraient des difficultés sur toutes les étapes. L’aspect chronophage était fortement soulevé. Parmi les propositions apportées : l’assouplissement de critère du pharmacien témoin, l’organisation d’une sous-filière spécifique Cyclamed® dédiés aux médicaments stupéfiants (contenant dédié, produit dénaturant spécifique pour s’affranchir du plâtre).
Conclusion
Cette étude pilote a mis en évidence une inadéquation entre les attentes de la législation en matière de destruction des stupéfiants et les moyens humains des officines. Il est urgent d’engager une réflexion pour simplifier cette procédure afin de garantir la sécurisation de ces produits à haut risque de détournement.
期刊介绍:
Thérapie is a peer-reviewed journal devoted to Clinical Pharmacology, Therapeutics, Pharmacokinetics, Pharmacovigilance, Addictovigilance, Social Pharmacology, Pharmacoepidemiology, Pharmacoeconomics and Evidence-Based-Medicine. Thérapie publishes in French or in English original articles, general reviews, letters to the editor reporting original findings, correspondence relating to articles or letters published in the Journal, short articles, editorials on up-to-date topics, Pharmacovigilance or Addictovigilance reports that follow the French "guidelines" concerning good practice in pharmacovigilance publications. The journal also publishes thematic issues on topical subject.
The journal is indexed in the main international data bases and notably in: Biosis Previews/Biological Abstracts, Embase/Excerpta Medica, Medline/Index Medicus, Science Citation Index.