Hélène Peyrière , Anne Batisse , Nicolas Malafaye , Isabelle Giraud , Marie-Christine Picot , Erika Nogue
{"title":"Évaluation nationale des hospitalisations chez les mineurs en lien avec l’usage de substances psychoactives","authors":"Hélène Peyrière , Anne Batisse , Nicolas Malafaye , Isabelle Giraud , Marie-Christine Picot , Erika Nogue","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.003","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Même si la prévalence des consommations de substances psychoactives (SPA) a diminué chez les jeunes de 17 ans entre 2017 et 2022, les consommations à l’origine d’hospitalisations restent un problème de santé publique <span><span>[1]</span></span>, <span><span>[2]</span></span>. L’objectif de cette étude a été d’évaluer les hospitalisations en lien avec la consommation de SPA chez les mineurs, en France.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Nous avons utilisé le PMSI (programme de médicalisation des systèmes informatiques), qui permet de recenser les séjours hospitaliers. L’extraction a porté sur les sujets hospitalisés avec un diagnostic principal (DP) lié à l’usage de SPA (F11–F19, hors F17-tabac, T40–43), chez les jeunes entre 11 et < 18 ans sur la période 2016–2022. Une analyse globale descriptive puis par sexe a été réalisée.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Sur la période, 9520 hospitalisations sont retrouvées chez 8031 sujets, principalement des garçons (52,6 %). L’âge moyen est de 15,7<!--> <!-->±<!--> <!-->1,4 ans. Dans 70 % des cas, l’admission est réalisée par les services d’urgences. Concernant l’évolution, un retour à domicile est observé dans 95,8 % des cas, un transfert dans une unité de psychiatrie dans 9 % dans un service médicochirurgie-obstétrique dans 3,5 %. Vingt-trois décès sont répertoriés (0,25 %, principalement en lien avec les opioïdes et médicaments psychotropes). Les principaux DP concernent les complications en lien avec l’usage de cannabis (38,5 %), les médicaments psychotropes [principalement benzodiazépines (24,8 %)], les poly-intoxications (11,8 %) et les hallucinogènes (10,6 %). Concernant les comorbidités (objectivés par des diagnostics associés DAS), 3,5 % des séjours ont un DAS alcool, 4,7 % tabac, 1,52 % schizophrénie, 1,6 % anxiété, 1,2 % stress, 0,50 % maladie bipolaire, et 0,85 % dépression. Sur la période, le nombre d’hospitalisations/an est stable, une augmentation de la part des filles est observée (48,1 à 54,3 %, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,0001), en revanche la moyenne d’âge est stable. Une analyse par sexe a été réalisée sur les DP : les hospitalisations en lien avec l’usage de cannabis sont significativement plus nombreuses chez les garçons (48,5 versus 27,4 %, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001) et celles en lien avec l’usage de médicaments psychotropes chez les filles (37,5 versus 13,4 %, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001). Les usages d’hallucinogènes sont comparables (10 %).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Les données analysées mettent en évidence une stabilité des hospitalisations en lien avec l’usage de SPA sur la période chez les mineurs, malgré une diminution de ces usages observée dans une étude française <span><span>[1]</span></span>. Une différence fille-garçon a été mise en évidence dans les SPA à l’origine des hospitalisations pour le cannabis (garçons) et les médicaments psychotropes (filles). Ceci peut permettre la mise en place de campagnes d’information et de prévention ciblées.</div></div>","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Page 738"},"PeriodicalIF":2.2000,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Therapie","FirstCategoryId":"3","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0040595724001197","RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q3","JCRName":"PHARMACOLOGY & PHARMACY","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
Introduction
Même si la prévalence des consommations de substances psychoactives (SPA) a diminué chez les jeunes de 17 ans entre 2017 et 2022, les consommations à l’origine d’hospitalisations restent un problème de santé publique [1], [2]. L’objectif de cette étude a été d’évaluer les hospitalisations en lien avec la consommation de SPA chez les mineurs, en France.
Matériel et méthodes
Nous avons utilisé le PMSI (programme de médicalisation des systèmes informatiques), qui permet de recenser les séjours hospitaliers. L’extraction a porté sur les sujets hospitalisés avec un diagnostic principal (DP) lié à l’usage de SPA (F11–F19, hors F17-tabac, T40–43), chez les jeunes entre 11 et < 18 ans sur la période 2016–2022. Une analyse globale descriptive puis par sexe a été réalisée.
Résultats
Sur la période, 9520 hospitalisations sont retrouvées chez 8031 sujets, principalement des garçons (52,6 %). L’âge moyen est de 15,7 ± 1,4 ans. Dans 70 % des cas, l’admission est réalisée par les services d’urgences. Concernant l’évolution, un retour à domicile est observé dans 95,8 % des cas, un transfert dans une unité de psychiatrie dans 9 % dans un service médicochirurgie-obstétrique dans 3,5 %. Vingt-trois décès sont répertoriés (0,25 %, principalement en lien avec les opioïdes et médicaments psychotropes). Les principaux DP concernent les complications en lien avec l’usage de cannabis (38,5 %), les médicaments psychotropes [principalement benzodiazépines (24,8 %)], les poly-intoxications (11,8 %) et les hallucinogènes (10,6 %). Concernant les comorbidités (objectivés par des diagnostics associés DAS), 3,5 % des séjours ont un DAS alcool, 4,7 % tabac, 1,52 % schizophrénie, 1,6 % anxiété, 1,2 % stress, 0,50 % maladie bipolaire, et 0,85 % dépression. Sur la période, le nombre d’hospitalisations/an est stable, une augmentation de la part des filles est observée (48,1 à 54,3 %, p < 0,0001), en revanche la moyenne d’âge est stable. Une analyse par sexe a été réalisée sur les DP : les hospitalisations en lien avec l’usage de cannabis sont significativement plus nombreuses chez les garçons (48,5 versus 27,4 %, p < 0,001) et celles en lien avec l’usage de médicaments psychotropes chez les filles (37,5 versus 13,4 %, p < 0,001). Les usages d’hallucinogènes sont comparables (10 %).
Conclusion
Les données analysées mettent en évidence une stabilité des hospitalisations en lien avec l’usage de SPA sur la période chez les mineurs, malgré une diminution de ces usages observée dans une étude française [1]. Une différence fille-garçon a été mise en évidence dans les SPA à l’origine des hospitalisations pour le cannabis (garçons) et les médicaments psychotropes (filles). Ceci peut permettre la mise en place de campagnes d’information et de prévention ciblées.
期刊介绍:
Thérapie is a peer-reviewed journal devoted to Clinical Pharmacology, Therapeutics, Pharmacokinetics, Pharmacovigilance, Addictovigilance, Social Pharmacology, Pharmacoepidemiology, Pharmacoeconomics and Evidence-Based-Medicine. Thérapie publishes in French or in English original articles, general reviews, letters to the editor reporting original findings, correspondence relating to articles or letters published in the Journal, short articles, editorials on up-to-date topics, Pharmacovigilance or Addictovigilance reports that follow the French "guidelines" concerning good practice in pharmacovigilance publications. The journal also publishes thematic issues on topical subject.
The journal is indexed in the main international data bases and notably in: Biosis Previews/Biological Abstracts, Embase/Excerpta Medica, Medline/Index Medicus, Science Citation Index.