{"title":"The prison city or the tomb of memory: a study of the early collections of Abdellatif Laâbi and Tahar Djaout (1960-1980)","authors":"Camille Lotz","doi":"10.54563/mosaique.2601","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"L’article se propose d’aborder le motif de la carcéralité dans les œuvres poétiques d’Abdellatif Laâbi (Histoire des sept crucifiés de l’espoir) et de Tahar Djaout (Solstice barbelé et L’Arche à vau-l’eau). Si la ville carcérale apparaît comme la métaphore d’un pouvoir autoritaire post-colonial, elle cristallise également l’opposition entre deux types de parole. En effet, alors que l’enfermement et la censure, outils de maintien de l’ordre, cherchent à évacuer tout conflit possible au sein de l’espace public, afin de diffuser une version officielle de l’histoire et de taire les voix contestataires ou les récits alternatifs, la parole poétique, par sa marginalité, porte en elle une forte dimension critique visant à réinscrire du conflit, de l’hétérogénéité, au sein de cet espace. Qu’il s’agisse d’emprunter à la tradition du conte ou d’insuffler au langage une puissance cosmique, le dire poétique échappe aux normes et se présente comme hautement transgressif. Et c’est depuis la marge que peuvent se déployer ces écritures de la révolte.","PeriodicalId":517016,"journal":{"name":"Mosaïque","volume":"92 19","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-07-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Mosaïque","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.54563/mosaique.2601","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
L’article se propose d’aborder le motif de la carcéralité dans les œuvres poétiques d’Abdellatif Laâbi (Histoire des sept crucifiés de l’espoir) et de Tahar Djaout (Solstice barbelé et L’Arche à vau-l’eau). Si la ville carcérale apparaît comme la métaphore d’un pouvoir autoritaire post-colonial, elle cristallise également l’opposition entre deux types de parole. En effet, alors que l’enfermement et la censure, outils de maintien de l’ordre, cherchent à évacuer tout conflit possible au sein de l’espace public, afin de diffuser une version officielle de l’histoire et de taire les voix contestataires ou les récits alternatifs, la parole poétique, par sa marginalité, porte en elle une forte dimension critique visant à réinscrire du conflit, de l’hétérogénéité, au sein de cet espace. Qu’il s’agisse d’emprunter à la tradition du conte ou d’insuffler au langage une puissance cosmique, le dire poétique échappe aux normes et se présente comme hautement transgressif. Et c’est depuis la marge que peuvent se déployer ces écritures de la révolte.
本文探讨了 Abdellatif Laâbi (《Histoire des sept crucifiés de l'espoir》)和 Tahar Djaout (《Solstice barbelé and L'Arche à vau-l'eau》)诗歌中的监禁主题。监狱小镇是后殖民专制权力的隐喻,同时也是两种言论对立的具体化。监禁和审查作为维持秩序的工具,旨在消除公共空间中任何可能的冲突,以传播官方版本的历史,压制不同声音或另类叙事,而诗歌言论则因其边缘性而带有强烈的批判性,旨在恢复这一空间中的冲突和异质性。无论是借鉴讲故事的传统,还是为语言注入宇宙的力量,诗歌的表达都摆脱了常规,具有高度的超越性。而这些反叛的写作正是从边缘地带展开的。