Regards (dés)humanisants sur l’itinérance dans la littérature québécoise: Anna et l’enfant-vieillard de Francine Ruel et Chercher Sam de Sophie Bienvenu
{"title":"Regards (dés)humanisants sur l’itinérance dans la littérature québécoise: Anna et l’enfant-vieillard de Francine Ruel et Chercher Sam de Sophie Bienvenu","authors":"Isabelle Fournier","doi":"10.3828/qs.2024.8","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Abstract:Plusieurs romans québécois mettent en fiction des personnages en situation d’itinérance comme protagonistes ou simples figurants. Ils reflètent souvent le regard que la société pose sur eux, un regard empreint de préjugés – tels que de les croire violents, toxicomanes, alcooliques ou malpropres, ou atteints de troubles mentaux – des préjugés qu’il faudrait déconstruire. Ainsi, l’analyse des romans Anna et l’enfant-vieillard (2019) de Francine Ruel et Chercher Sam (2014) de Sophie Bienvenu révèlera comment ces deux autrices utilisent ces stéréotypes, non pas dans le but de déshumaniser leurs personnages, mais au contraire dans celui d’exposer le regard méprisant dont sont victimes les personnes démunies (tant le regard d’autrui que le regard sur soi). Celle-ci sera effectuée à l’aide d’études sociologiques et psychologiques sur la déshumanisation et le profilage social des personnes en situation d’itinérance. En outre, en leur donnant une voix, un visage et un nom, les autrices contribuent à réhumaniser ceux et celles qui vivent dans la rue. Mais auparavant, comme le visage de l’itinérance apparait de plus en plus fréquemment dans les œuvres romanesques contemporaines, nous proposons un survol de leurs représentations et de leurs fonctions dans la littérature québécoise.Abstract:Several Québec novels feature homeless people as a subject, either as main or secondary characters. They reflect society’s view of homelessness, with its prejudices – such as believing them to be violent, drug-addicted, alcoholic, unclean, or suffering from mental illness – all of which should be deconstructed. Thus, the analysis of the novels Anna et l’enfant-vieillard (2019) by Francine Ruel and Chercher Sam (2014) by Sophie Bienvenu will reveal how the two authors use these stereotypes, not to dehumanize their characters, but rather to expose the contemptuous gaze to which they are subjected, both through the gaze of others and the gaze of oneself. This analysis is carried out through the lens of sociological and psychological studies on dehumanization and social profiling of people experiencing homelessness. What’s more, by these authors giving homeless people a voice, a face, and a name, they help to rehumanize them. But first, as the faces of homelessness appear more and more frequently in contemporary novels, we will take a look at their overall representations and roles in Québec literature.","PeriodicalId":36865,"journal":{"name":"Quebec Studies","volume":"12 2‐3","pages":"117 - 138"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-06-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Quebec Studies","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3828/qs.2024.8","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Arts and Humanities","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Abstract:Plusieurs romans québécois mettent en fiction des personnages en situation d’itinérance comme protagonistes ou simples figurants. Ils reflètent souvent le regard que la société pose sur eux, un regard empreint de préjugés – tels que de les croire violents, toxicomanes, alcooliques ou malpropres, ou atteints de troubles mentaux – des préjugés qu’il faudrait déconstruire. Ainsi, l’analyse des romans Anna et l’enfant-vieillard (2019) de Francine Ruel et Chercher Sam (2014) de Sophie Bienvenu révèlera comment ces deux autrices utilisent ces stéréotypes, non pas dans le but de déshumaniser leurs personnages, mais au contraire dans celui d’exposer le regard méprisant dont sont victimes les personnes démunies (tant le regard d’autrui que le regard sur soi). Celle-ci sera effectuée à l’aide d’études sociologiques et psychologiques sur la déshumanisation et le profilage social des personnes en situation d’itinérance. En outre, en leur donnant une voix, un visage et un nom, les autrices contribuent à réhumaniser ceux et celles qui vivent dans la rue. Mais auparavant, comme le visage de l’itinérance apparait de plus en plus fréquemment dans les œuvres romanesques contemporaines, nous proposons un survol de leurs représentations et de leurs fonctions dans la littérature québécoise.Abstract:Several Québec novels feature homeless people as a subject, either as main or secondary characters. They reflect society’s view of homelessness, with its prejudices – such as believing them to be violent, drug-addicted, alcoholic, unclean, or suffering from mental illness – all of which should be deconstructed. Thus, the analysis of the novels Anna et l’enfant-vieillard (2019) by Francine Ruel and Chercher Sam (2014) by Sophie Bienvenu will reveal how the two authors use these stereotypes, not to dehumanize their characters, but rather to expose the contemptuous gaze to which they are subjected, both through the gaze of others and the gaze of oneself. This analysis is carried out through the lens of sociological and psychological studies on dehumanization and social profiling of people experiencing homelessness. What’s more, by these authors giving homeless people a voice, a face, and a name, they help to rehumanize them. But first, as the faces of homelessness appear more and more frequently in contemporary novels, we will take a look at their overall representations and roles in Québec literature.