{"title":"Le glissement sémantique de « fascisme » à « nazisme », anecdote ou synecdoque ? Analyse conceptuelle et historique de la propagande poutinienne","authors":"Irène Herrmann","doi":"10.3917/ri.197.0029","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Le 24 février 2022, Vladimir Poutine a justifié l’invasion de l’Ukraine en invoquant la nécessité de « dénazifier » le pays. Il utilise ainsi un terme que Staline lui-même n’employait pas, puisque les élites de l’Union soviétique – dont le président actuel valorise tant la mémoire – ont toujours affirmé lutter contre le fascisme. Cet écart de langage en apparence insignifiant sert de point de départ à une enquête d’histoire conceptuelle retraçant le pouvoir rhétorique et la genèse des notions brandies dans cette croisade anti-occidentale. À terme, cet examen permet de jeter un regard décalé sur les objectifs de guerre invoqués par la Russie et souligne l’importance d’un facteur encore peu exploré, soit le besoin de prendre le monde à témoin pour y trouver des partisans – même en Occident !","PeriodicalId":474593,"journal":{"name":"Relations Internationales","volume":" 12","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-04-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Relations Internationales","FirstCategoryId":"0","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3917/ri.197.0029","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Le 24 février 2022, Vladimir Poutine a justifié l’invasion de l’Ukraine en invoquant la nécessité de « dénazifier » le pays. Il utilise ainsi un terme que Staline lui-même n’employait pas, puisque les élites de l’Union soviétique – dont le président actuel valorise tant la mémoire – ont toujours affirmé lutter contre le fascisme. Cet écart de langage en apparence insignifiant sert de point de départ à une enquête d’histoire conceptuelle retraçant le pouvoir rhétorique et la genèse des notions brandies dans cette croisade anti-occidentale. À terme, cet examen permet de jeter un regard décalé sur les objectifs de guerre invoqués par la Russie et souligne l’importance d’un facteur encore peu exploré, soit le besoin de prendre le monde à témoin pour y trouver des partisans – même en Occident !