{"title":"Transgressing the limits of palaeoenvironmental data for Southeast Asian Pleistocene faunal assemblages: A critical review to go further","authors":"Valéry Zeitoun, Chinnawut Winayalai, Prasit Auetrakulvit, Régis Debruyne, Jean-Baptiste Mallye, Arnaud Lenoble","doi":"10.1016/j.annpal.2023.102657","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Pour le Pléistocène de l’Asie du Sud-est, l’hypothèse d’un « corridor de savane » avancée par Lawrence Haeney en 1991 sur la base de quelques enregistrements polliniques a suscité à juste titre un certain enthousiasme et a été à l’origine de nombreuses tentatives pour confirmer ou infirmer une régression significative du couvert forestier, selon les taxons considérés, lors du Dernier Maximum Glaciaire. Les travaux menés pour vérifier cette hypothèse ont fait appel à plusieurs outils, notamment la paléontologie, dont les résultats nous semblent avoir été largement embellis compte tenu de la rareté des données fiables disponibles. En effet, il est clair que l’hypothèse concerne une zone géographique en grande partie inaccessible aujourd’hui, située à 120 mètres de profondeur en mer de Chine méridionale, et que les assemblages fauniques pris en compte restent imparfaitement définis pour permettre de tester une telle hypothèse. Nous proposons une description synthétique des principaux travaux réalisés à ce jour et une évaluation critique des articles publiés au cours des dernières décennies. Il apparaît dès lors que les séries fossiles prises en compte (essentiellement des mammifères) ne sont ni bien calées chronologiquement, ni bien définies du point de vue taphonomique, notamment parce qu’elles sont basées sur des références insatisfaisantes, elles-mêmes mal datées ou basées sur des mélanges de faunes différentes. Ces lacunes remettent également en question l’hypothèse renouvelée et attrayante de la flexibilité du régime alimentaire et du changement d’habitat (niche écologique) de certains taxons, basée sur des analyses isotopiques, telle qu’elle a été récemment proposée. Nous préconisons la mise en œuvre de fouilles fines systématiques prenant en compte la taphonomie des sites mais montrons également que des progrès importants ont été apportés.","PeriodicalId":517442,"journal":{"name":"Annales de Paléontologie","volume":"17 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-02-15","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales de Paléontologie","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1016/j.annpal.2023.102657","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Pour le Pléistocène de l’Asie du Sud-est, l’hypothèse d’un « corridor de savane » avancée par Lawrence Haeney en 1991 sur la base de quelques enregistrements polliniques a suscité à juste titre un certain enthousiasme et a été à l’origine de nombreuses tentatives pour confirmer ou infirmer une régression significative du couvert forestier, selon les taxons considérés, lors du Dernier Maximum Glaciaire. Les travaux menés pour vérifier cette hypothèse ont fait appel à plusieurs outils, notamment la paléontologie, dont les résultats nous semblent avoir été largement embellis compte tenu de la rareté des données fiables disponibles. En effet, il est clair que l’hypothèse concerne une zone géographique en grande partie inaccessible aujourd’hui, située à 120 mètres de profondeur en mer de Chine méridionale, et que les assemblages fauniques pris en compte restent imparfaitement définis pour permettre de tester une telle hypothèse. Nous proposons une description synthétique des principaux travaux réalisés à ce jour et une évaluation critique des articles publiés au cours des dernières décennies. Il apparaît dès lors que les séries fossiles prises en compte (essentiellement des mammifères) ne sont ni bien calées chronologiquement, ni bien définies du point de vue taphonomique, notamment parce qu’elles sont basées sur des références insatisfaisantes, elles-mêmes mal datées ou basées sur des mélanges de faunes différentes. Ces lacunes remettent également en question l’hypothèse renouvelée et attrayante de la flexibilité du régime alimentaire et du changement d’habitat (niche écologique) de certains taxons, basée sur des analyses isotopiques, telle qu’elle a été récemment proposée. Nous préconisons la mise en œuvre de fouilles fines systématiques prenant en compte la taphonomie des sites mais montrons également que des progrès importants ont été apportés.