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Abstract
Dans cet article, on se propose de suivre Jeanne Baudry, brillante étudiante en philosophe à Bordeaux entre 1900 et 1905, qui deviendra la première femme agrégée de philosophie. Elle eut Durkheim comme enseignant, parmi d’autres. Elle put enseigner quelques années mais ce fut dans les petites classes de filles hors de son champ disciplinaire, la philosophie. Une fois mariée à un polytechnicien, elle cessa d’enseigner et renonça à sa thèse. Elle fit deux enfants et accompagna son mari dans sa carrière d’ingénieur international. Par un fait notable, une fois veuve et sans enfant à charge autour de la soixantaine, elle se remit aussitôt à enseigner et à publier des ouvrages de philosophie. Comme dans une expérience chimique, on observe que cette femme brillante fut assignée au domestique par l’institution du mariage alors qu’elle aurait pu faire une carrière de philosophe et devenir peut-être, une génération avant, une autre Simone de Beauvoir. L’institution scolaire fit aussi beaucoup pour la décourager.