Said Taharboucht, Mahrez Fissah, Meriem Charifi, Farouk Menzou, Ahcene Chibane
{"title":"Quel impact de la pression artérielle ambulatoire sur l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs ?","authors":"Said Taharboucht, Mahrez Fissah, Meriem Charifi, Farouk Menzou, Ahcene Chibane","doi":"10.1016/j.jdmv.2023.12.018","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction et objectifs</h3><p>La pression artérielle (PA) nycthémérale chez les patients ayant une artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) asymptomatique est très peu étudiée. L’objectif de notre travail était d’évaluer l’impact de la PA sur l’AOMI chez une population non diabétique.</p></div><div><h3>Méthodologie</h3><p>C’est une étude de type cas-témoins ayant inclus des patients non-diabétiques (30 à 70 ans). Le diagnostic d’AOMI était retenu sur l’index de pression systolique à la cheville (IPS)<!--> <!--><<!--> <!-->0,90. La mesure ambulatoire de la pression artérielle (MAPA) était réalisée par un appareil Tonoport V®. Étude statistique : SPSS 25.0 (IBM®).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Vingt-quatre patients avaient un IPS<!--> <!--><<!--> <!-->0,9 (groupe 1) comparés à 402 participants sans AOMI (groupe 2). Il n’y avait pas de différence d’âge (50,6<!--> <!-->±<!--> <!-->8,0 vs 48,4<!--> <!-->±<!--> <!-->10,2 ans, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,2) ; en revanche, il y avait plus de femmes dans le groupe 1 (79,2 % vs 51,5 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,008) et un BMI plus élevé (33,4<!--> <!-->±<!--> <!-->5,9 vs 29,2<!--> <!-->±<!--> <!-->4,8<!--> <!-->kg/m<sup>2</sup>, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001). L’HTA, le tabagisme et la notion de dyslipidémie étaient autant présentes dans le groupe 1 que dans le groupe 2 (37,5 % vs 26,4 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,2) (12,5 % vs 13,5 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,8) (50 % vs 34,8 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,1), respectivement. Les PA à la MAPA étaient toutes significativement plus élevées dans le groupe 1 sauf pour la moyenne diastolique diurne, (S24h : 132,9<!--> <!-->±<!--> <!-->13,9 vs 125,1<!--> <!-->±<!--> <!-->11,2<!--> <!-->mmHg), (D24h : 83,3<!--> <!-->±<!--> <!-->9,0 vs 78,6<!--> <!-->±<!--> <!-->8,7<!--> <!-->mmHg) (DS : 135,4<!--> <!-->±<!--> <!-->13,9 vs 128,6<!--> <!-->±<!--> <!-->11,9<!--> <!-->mmHg (DD : 85,8<!--> <!-->±<!--> <!-->9,8 vs 81,9<!--> <!-->±<!--> <!-->9,9<!--> <!-->mmHg) (NS : 126,9<!--> <!-->±<!--> <!-->15,2 vs 115,2<!--> <!-->±<!--> <!-->12,8<!--> <!-->mmHg (ND : 73,4<!--> <!-->±<!--> <!-->18,7 vs 68,4<!--> <!-->±<!--> <!-->8,6<!--> <!-->mmHg) avec un <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,002, 0,01, 0,008, 0,06, <<!--> <!-->0,001, 0,01, respectivement. Les facteurs prédictifs d’AOMI étaient le BMI et la PAS nocturne avec un OR ajusté de 1,09 (1,0–1,2, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,03), et 1,1 (1,0–1,2, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,03), respectivement.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>Dans ALLHAT (<em>Antihypertensive and Lipid-Lowering Treatment to Prevent Heart Attack Trial</em>), chez 33 357 patients âgés en moyenne de 67,4 ans, dont 36,2 % étaient diabétiques, la prévalence de l’AOMI était de 4,5 % après un suivi moyen de 4,3 ans. Cette dernière était significativement associée à une PAS élevée (≥<!--> <!-->160<!--> <!-->mmHg) et basse (<<!--> <!-->120<!--> <!-->mmHg), ainsi qu’à une PP élevée. La PAD<!--> <!--><<!--> <!-->60<!--> <!-->mmHg était également associée à l’AOMI. Dans notre étude qui a inclus des non-diabétiques, la PAS était un facteur prédictif principal de l’AOMI.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Les patients avec AOMI asymptomatique ont des pressions artérielles ambulatoires plus élevées, en particulier la PA systolique nocturne. Cette dernière est un facteur de risque indépendant d’AOMI. Ces résultats suggèrent que la PA systolique nocturne pourrait être une cible thérapeutique pour prévenir l’AOMI.</p></div>","PeriodicalId":53149,"journal":{"name":"JMV-Journal de Medecine Vasculaire","volume":"49 1","pages":"Page 41"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-02-22","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"JMV-Journal de Medecine Vasculaire","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2542451323001529","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q3","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction et objectifs
La pression artérielle (PA) nycthémérale chez les patients ayant une artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) asymptomatique est très peu étudiée. L’objectif de notre travail était d’évaluer l’impact de la PA sur l’AOMI chez une population non diabétique.
Méthodologie
C’est une étude de type cas-témoins ayant inclus des patients non-diabétiques (30 à 70 ans). Le diagnostic d’AOMI était retenu sur l’index de pression systolique à la cheville (IPS) < 0,90. La mesure ambulatoire de la pression artérielle (MAPA) était réalisée par un appareil Tonoport V®. Étude statistique : SPSS 25.0 (IBM®).
Résultats
Vingt-quatre patients avaient un IPS < 0,9 (groupe 1) comparés à 402 participants sans AOMI (groupe 2). Il n’y avait pas de différence d’âge (50,6 ± 8,0 vs 48,4 ± 10,2 ans, p = 0,2) ; en revanche, il y avait plus de femmes dans le groupe 1 (79,2 % vs 51,5 %, p = 0,008) et un BMI plus élevé (33,4 ± 5,9 vs 29,2 ± 4,8 kg/m2, p < 0,001). L’HTA, le tabagisme et la notion de dyslipidémie étaient autant présentes dans le groupe 1 que dans le groupe 2 (37,5 % vs 26,4 %, p = 0,2) (12,5 % vs 13,5 %, p = 0,8) (50 % vs 34,8 %, p = 0,1), respectivement. Les PA à la MAPA étaient toutes significativement plus élevées dans le groupe 1 sauf pour la moyenne diastolique diurne, (S24h : 132,9 ± 13,9 vs 125,1 ± 11,2 mmHg), (D24h : 83,3 ± 9,0 vs 78,6 ± 8,7 mmHg) (DS : 135,4 ± 13,9 vs 128,6 ± 11,9 mmHg (DD : 85,8 ± 9,8 vs 81,9 ± 9,9 mmHg) (NS : 126,9 ± 15,2 vs 115,2 ± 12,8 mmHg (ND : 73,4 ± 18,7 vs 68,4 ± 8,6 mmHg) avec un p = 0,002, 0,01, 0,008, 0,06, < 0,001, 0,01, respectivement. Les facteurs prédictifs d’AOMI étaient le BMI et la PAS nocturne avec un OR ajusté de 1,09 (1,0–1,2, p = 0,03), et 1,1 (1,0–1,2, p = 0,03), respectivement.
Discussion
Dans ALLHAT (Antihypertensive and Lipid-Lowering Treatment to Prevent Heart Attack Trial), chez 33 357 patients âgés en moyenne de 67,4 ans, dont 36,2 % étaient diabétiques, la prévalence de l’AOMI était de 4,5 % après un suivi moyen de 4,3 ans. Cette dernière était significativement associée à une PAS élevée (≥ 160 mmHg) et basse (< 120 mmHg), ainsi qu’à une PP élevée. La PAD < 60 mmHg était également associée à l’AOMI. Dans notre étude qui a inclus des non-diabétiques, la PAS était un facteur prédictif principal de l’AOMI.
Conclusion
Les patients avec AOMI asymptomatique ont des pressions artérielles ambulatoires plus élevées, en particulier la PA systolique nocturne. Cette dernière est un facteur de risque indépendant d’AOMI. Ces résultats suggèrent que la PA systolique nocturne pourrait être une cible thérapeutique pour prévenir l’AOMI.
期刊介绍:
The JMV- Journal de Médecine Vasculaire publishes peer-reviewed clinical and research articles, epidemiological studies, review articles, editorials, guidelines. The journal also publishes abstracts of papers presented at the annual sessions of the national congress of French College of Vascular Pathology.