La décision d’amputation proximale (trans-tibiale ou trans-fémorale), chez un patient porteur de plaies, dépend de paramètres généraux et locaux.
L’amputation fait généralement suite :
1 – à des causes ischémiques qui sont aussi bien d’ordre général que local ;
1a – co-morbidités cardiovasculaires (défaillance ischémique myocardique ou rénale) ;
1b – impossibilité technique de revascularisation (désert pédieux) ou revascularisation endovasculaire anatomiquement impossible (thrombose fémoropoplitée calcifiée) et risque opératoire d’une chirurgie ouverte trop importante ;
2 – à un sepsis local non contrôlé, accompagné ou à risque de diffusion systémique ;
3 – à une composante neurologique de mauvais pronostic ;
3a – douleurs neuropathiques non contrôlées par le traitement médical ;
3b – délabrement neurologique associé (concerne plutôt les situations aiguës traumatiques type arrachement plexique) ;
4 – à un échec fonctionnel (amputation distale in-apparareillable type trans-métatarsienne isolée du gros orteil ou Chopard) ;
5 – impossibilité ou refus de soins palliatifs chez des patients dont les comorbidités générales ou locales (triple rétraction du membre) empêchent tout espoir de verticalisation et de récupération de la fonction de marche et dont la dégradation des fonctions intellectuelles fait déléguer la décision aux accompagnants.
Le bilan vasculaire s’il est bien sûr indispensable dans l’évaluation de la composante ischémique de la plaie, tant sur le plan local (pronostic de cicatrisation) que général (opérabilité), n’est donc jamais suffisant. Le pronostic fonctionnel et de sauvetage d’un membre étant toujours le fait de facteurs multiples, locaux et généraux.