{"title":"Lymphœdèmes après cancers pelviens : formes cliniques et diagnostic","authors":"Valérie Tauveron","doi":"10.1016/j.jdmv.2024.01.012","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>Le lymphœdème secondaire au traitement d’un cancer pelvien est moins connu des soignants et moins documenté dans la littérature que le lymphœdème secondaire au traitement d’un cancer du sein. Tout comme ce dernier, il est principalement lié au geste chirurgical et à l’étendue de la dissection ganglionnaire et/ou à la radiothérapie. La méconnaissance de sa fréquence et des facteurs de risque de survenue, qui diffèrent selon le type de cancer pelvien, et la présentation clinique parfois atypique génèrent encore trop souvent un retard au diagnostic et à la prise en charge. Ce lymphœdème secondaire diffère cliniquement du lymphœdème primaire des membres inférieurs par sa localisation préférentiellement proximale, uni- ou bilatérale. Une atteinte des organes génitaux externes peut lui être associée, voire en être l’unique manifestation. Comme tout lymphœdème, sa décompensation peut faire suite à un érysipèle. L’érysipèle de localisation pelvienne est rare et déroutant pour les soignants. À l’instar de l’érysipèle des membres inférieurs, l’hypothèse d’un lymphœdème sous-jacent, parfois encore infraclinique, doit être systématiquement évoquée. En cas d’atteinte bilatérale des membres inférieurs, nous manquons de repères diagnostiques objectifs. En effet, nous ne pouvons pas nous appuyer sur le membre controlatéral pour mesurer les différences périmétriques. C’est l’anamnèse, avec la recherche d’un antécédent de traitement d’un cancer pelvien, l’interrogatoire du patient et l’examen clinique soigneux, qui retrouve l’infiltration lymphœdémateuse par la palpation d’une peau ferme et épaissie, qui sont les principaux supports du diagnostic. Ce sont des critères subjectifs, dépendants de la formation et de l’expérience du clinicien. Enfin, quelle que soit l’histoire du patient, la survenue d’un lymphœdème de présentation proximale doit faire évoquer en première intention la présence d’une lésion compressive, que ce soit la manifestation clinique d’un cancer encore non diagnostiqué ou la récidive d’une néoplasie antérieurement traitée. Dans le cas d’un lymphœdème secondaire après traitement d’un cancer pelvien, une récidive du cancer sera d’autant plus suspectée que le lymphœdème est de survenue brutale, d’aggravation rapide et/ou accompagné de signes inflammatoires.</p></div>","PeriodicalId":53149,"journal":{"name":"JMV-Journal de Medecine Vasculaire","volume":"49 1","pages":"Page 21"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-02-22","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"JMV-Journal de Medecine Vasculaire","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2542451324000129","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q3","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Le lymphœdème secondaire au traitement d’un cancer pelvien est moins connu des soignants et moins documenté dans la littérature que le lymphœdème secondaire au traitement d’un cancer du sein. Tout comme ce dernier, il est principalement lié au geste chirurgical et à l’étendue de la dissection ganglionnaire et/ou à la radiothérapie. La méconnaissance de sa fréquence et des facteurs de risque de survenue, qui diffèrent selon le type de cancer pelvien, et la présentation clinique parfois atypique génèrent encore trop souvent un retard au diagnostic et à la prise en charge. Ce lymphœdème secondaire diffère cliniquement du lymphœdème primaire des membres inférieurs par sa localisation préférentiellement proximale, uni- ou bilatérale. Une atteinte des organes génitaux externes peut lui être associée, voire en être l’unique manifestation. Comme tout lymphœdème, sa décompensation peut faire suite à un érysipèle. L’érysipèle de localisation pelvienne est rare et déroutant pour les soignants. À l’instar de l’érysipèle des membres inférieurs, l’hypothèse d’un lymphœdème sous-jacent, parfois encore infraclinique, doit être systématiquement évoquée. En cas d’atteinte bilatérale des membres inférieurs, nous manquons de repères diagnostiques objectifs. En effet, nous ne pouvons pas nous appuyer sur le membre controlatéral pour mesurer les différences périmétriques. C’est l’anamnèse, avec la recherche d’un antécédent de traitement d’un cancer pelvien, l’interrogatoire du patient et l’examen clinique soigneux, qui retrouve l’infiltration lymphœdémateuse par la palpation d’une peau ferme et épaissie, qui sont les principaux supports du diagnostic. Ce sont des critères subjectifs, dépendants de la formation et de l’expérience du clinicien. Enfin, quelle que soit l’histoire du patient, la survenue d’un lymphœdème de présentation proximale doit faire évoquer en première intention la présence d’une lésion compressive, que ce soit la manifestation clinique d’un cancer encore non diagnostiqué ou la récidive d’une néoplasie antérieurement traitée. Dans le cas d’un lymphœdème secondaire après traitement d’un cancer pelvien, une récidive du cancer sera d’autant plus suspectée que le lymphœdème est de survenue brutale, d’aggravation rapide et/ou accompagné de signes inflammatoires.
期刊介绍:
The JMV- Journal de Médecine Vasculaire publishes peer-reviewed clinical and research articles, epidemiological studies, review articles, editorials, guidelines. The journal also publishes abstracts of papers presented at the annual sessions of the national congress of French College of Vascular Pathology.