{"title":"Nouveaux traitements de l’hypertension artérielle","authors":"Jacques Blacher","doi":"10.1016/j.jdmv.2024.01.010","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>Plusieurs pistes sont actuellement explorées pour tenter d’améliorer le traitement et le contrôle de l’hypertension artérielle en France et dans le monde, et donc d’en diminuer l’impact. Rappelons que l’hypertension artérielle est le malfaiteur numéro 1 avec plus de 10 millions de décès annuels qui lui sont attribuables. Six pistes sont actuellement explorées en matière d’innovation thérapeutique dans l’hypertension artérielle : 1) les <em>devices</em> pour lesquels une recherche est très active depuis plusieurs années. C’est la dénervation artérielle rénale qui est, en 2024, la plus en pointe sur ces thérapeutiques non médicamenteuses ; néanmoins, il est encore difficile de définir leur place dans le traitement de l’hypertension artérielle ; 2) certains vieux médicaments « reprennent du service », ils ont probablement été insuffisamment évalués par le passé et mériteraient qu’on puisse s’attarder sur leurs propriétés. Même si l’absence de bénéfice financier limitera probablement l’ampleur des études les évaluant. Deux drogues sont actuellement en regain d’intérêt : il s’agit d’épargneurs potassiques, notamment l’amiloride et le triamtérène ; 3) certains médicaments qui ne sont pas référencés comme des antihypertenseurs ont une action antihypertensive et pourraient dans l’avenir jouer un rôle non négligeable dans la prise en charge de l’hypertension artérielle. Les deux médicaments qui répondent à ces propriétés sont le sacubitril et les inhibiteurs des SGLT 2 ; 4) le médicament pour lequel les espoirs sont actuellement les plus forts est la finérénone qui n’a peut-être pas de fortes propriétés antihypertensives, mais qui semble avoir des propriétés néphroprotectrices qui lui confèrent un intérêt majeur et peut-être une prescription large en association avec d’autres antihypertenseurs ; 5) les petits ARN interférents qui ont clairement révolutionné la prise en charge de certaines pathologies rares comme l’amylose héréditaire à la transthyrétine pourraient s’attaquer maintenant à des maladies très fréquentes comme l’hypertension artérielle avec un intérêt majeur en matière d’observance, qui est qu’une injection tous les 6, 12 ou 18 mois « ferait le job » ; 6) enfin, de nombreux experts estiment qu’il faut associer beaucoup plus fréquemment et beaucoup plus largement les antihypertenseurs. Il n’est pas exclu qu’une telle utilisation de vieilles molécules qui ont fait leurs preuves corresponde finalement au plus grand espoir thérapeutique dans l’hypertension artérielle.</p></div>","PeriodicalId":53149,"journal":{"name":"JMV-Journal de Medecine Vasculaire","volume":"49 1","pages":"Page 20"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-02-22","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"JMV-Journal de Medecine Vasculaire","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2542451324000105","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q3","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Plusieurs pistes sont actuellement explorées pour tenter d’améliorer le traitement et le contrôle de l’hypertension artérielle en France et dans le monde, et donc d’en diminuer l’impact. Rappelons que l’hypertension artérielle est le malfaiteur numéro 1 avec plus de 10 millions de décès annuels qui lui sont attribuables. Six pistes sont actuellement explorées en matière d’innovation thérapeutique dans l’hypertension artérielle : 1) les devices pour lesquels une recherche est très active depuis plusieurs années. C’est la dénervation artérielle rénale qui est, en 2024, la plus en pointe sur ces thérapeutiques non médicamenteuses ; néanmoins, il est encore difficile de définir leur place dans le traitement de l’hypertension artérielle ; 2) certains vieux médicaments « reprennent du service », ils ont probablement été insuffisamment évalués par le passé et mériteraient qu’on puisse s’attarder sur leurs propriétés. Même si l’absence de bénéfice financier limitera probablement l’ampleur des études les évaluant. Deux drogues sont actuellement en regain d’intérêt : il s’agit d’épargneurs potassiques, notamment l’amiloride et le triamtérène ; 3) certains médicaments qui ne sont pas référencés comme des antihypertenseurs ont une action antihypertensive et pourraient dans l’avenir jouer un rôle non négligeable dans la prise en charge de l’hypertension artérielle. Les deux médicaments qui répondent à ces propriétés sont le sacubitril et les inhibiteurs des SGLT 2 ; 4) le médicament pour lequel les espoirs sont actuellement les plus forts est la finérénone qui n’a peut-être pas de fortes propriétés antihypertensives, mais qui semble avoir des propriétés néphroprotectrices qui lui confèrent un intérêt majeur et peut-être une prescription large en association avec d’autres antihypertenseurs ; 5) les petits ARN interférents qui ont clairement révolutionné la prise en charge de certaines pathologies rares comme l’amylose héréditaire à la transthyrétine pourraient s’attaquer maintenant à des maladies très fréquentes comme l’hypertension artérielle avec un intérêt majeur en matière d’observance, qui est qu’une injection tous les 6, 12 ou 18 mois « ferait le job » ; 6) enfin, de nombreux experts estiment qu’il faut associer beaucoup plus fréquemment et beaucoup plus largement les antihypertenseurs. Il n’est pas exclu qu’une telle utilisation de vieilles molécules qui ont fait leurs preuves corresponde finalement au plus grand espoir thérapeutique dans l’hypertension artérielle.
期刊介绍:
The JMV- Journal de Médecine Vasculaire publishes peer-reviewed clinical and research articles, epidemiological studies, review articles, editorials, guidelines. The journal also publishes abstracts of papers presented at the annual sessions of the national congress of French College of Vascular Pathology.