Penser la réforme de l’État soviétique durant la Perestroïka : entre autonomisation des savoirs sur le politique et dépolitisation des cadres (1985-1992)
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Abstract
Basé sur deux terrains d’enquêtes, l’un sur l’École supérieure du Parti de Leningrad (LVPŠ), l’autre sur l’Institut d’État des relations internationales de Moscou (MGIMO), cet article interroge les conditions selon lesquelles ces institutions de formation des cadres directement liés au PCUS et à l’État soviétique se maintiennent dans un ordre institutionnel en dépit de la disparition du Parti et l’effondrement du régime. Alors même que le niveau de formation des cadres de ces deux institutions était régulièrement pointé du doigt en URSS, y compris publiquement et jusqu’au plus haut niveau de la direction soviétique, l’article expose les modalités selon lesquelles ces institutions de formation se conforment à un air du temps réformateur et satisfont ainsi, au moins en apparence, aux injonctions réformatrices de la Perestroïka . Par l’entrée des savoirs de gouvernement (politologie, management et gestion), il s’agit de saisir les logiques de transformations internes de ces écoles de cadres et les logiques de politisation / dépolitisation d’un nouveau modèle de cadres qu’elles promeuvent de 1985 à 1992. Ce faisant, l’article montre comment la transformation du curriculum des cadres du MGIMO et de la LVPŠ s’articule autour d’une relégation du politique dans les façons de penser la construction d’un nouvel État soviétique puis russe.