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Abstract
Dans les pays d’Europe méditerranéenne et postcommuniste, la large diffusion de la contraception dite moderne ne rime pas nécessairement avec l’idéal de l’enfant planifié. En Russie postsoviétique, les jeunes recourent surtout au préservatif, mais aussi à la pilule et au coït interrompu, pour repousser à plus tard leur entrée dans la parentalité – rarement à l’avortement. Les jeunesses s’allongent, surtout chez les plus diplômé·es, dans un contexte de recul de l’État-providence. Cet article compare les parcours contraceptifs et procréatifs des jeunes de la génération postsoviétique avec ceux de la génération précédente, en se focalisant sur les femmes. Il s’appuie principalement sur des entretiens avec des personnes nées entre 1957 et 1994, issues de la classe moyenne urbaine. Il montre comment des grossesses imprévues, mais prévisibles et socialement attendues, permettent de résoudre des injonctions contradictoires liées à des normes de genre et d’âge en recomposition, et à un modèle de transition vers l’âge adulte familialiste.