{"title":"L’enquête Natalité de 1942 de la Fondation Carrel. Photographie biopolitique d’une France en plein tournant démographique","authors":"F. Cahen, Paul-André Rosental","doi":"10.3917/popu.2302.0223","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"L’article étudie la genèse et réexploite les données de l’enquête Natalité de 1942, destinée à élucider les causes de la faible fécondité des Français et à y proposer des remèdes. Menée sous l’égide du sociologue Jean Stoetzel, pionnier de l’enquête par sondages, elle repose sur un questionnaire élaboré conjointement avec ses enquêteurs – principalement des instituteurs et des prêtres. Les questions reprennent les thématiques du mouvement nataliste dans toute leur diversité, des propositions répressives (contre l’avortement notamment) à l’évocation de mesures sociales en faveur des ménages. L’enquête conclut que le public français est favorable au natalisme mais considère que les causes de la faible fécondité sont principalement économiques, plutôt que morales ou religieuses. Les incitations financières sont jugées utiles mais insuffisantes. Si Stoetzel préconise une campagne de propagande fondée sur le dévouement à l’État et la réforme morale, la réexploitation des données montre que ce sont les conditions de vie concrètes liées à une forte fécondité qui préoccupent les sondés. Dans la gamme des attitudes morales qui s’expriment, les penchants répressifs sont essentiellement concentrés dans les campagnes. Dans l’ensemble, les sondés se montrent sensibles au sort des populations vulnérables, à commencer par les mères célibataires.","PeriodicalId":47095,"journal":{"name":"Population","volume":"10 1","pages":""},"PeriodicalIF":1.5000,"publicationDate":"2023-11-20","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Population","FirstCategoryId":"90","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3917/popu.2302.0223","RegionNum":4,"RegionCategory":"社会学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q2","JCRName":"DEMOGRAPHY","Score":null,"Total":0}
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Abstract
L’article étudie la genèse et réexploite les données de l’enquête Natalité de 1942, destinée à élucider les causes de la faible fécondité des Français et à y proposer des remèdes. Menée sous l’égide du sociologue Jean Stoetzel, pionnier de l’enquête par sondages, elle repose sur un questionnaire élaboré conjointement avec ses enquêteurs – principalement des instituteurs et des prêtres. Les questions reprennent les thématiques du mouvement nataliste dans toute leur diversité, des propositions répressives (contre l’avortement notamment) à l’évocation de mesures sociales en faveur des ménages. L’enquête conclut que le public français est favorable au natalisme mais considère que les causes de la faible fécondité sont principalement économiques, plutôt que morales ou religieuses. Les incitations financières sont jugées utiles mais insuffisantes. Si Stoetzel préconise une campagne de propagande fondée sur le dévouement à l’État et la réforme morale, la réexploitation des données montre que ce sont les conditions de vie concrètes liées à une forte fécondité qui préoccupent les sondés. Dans la gamme des attitudes morales qui s’expriment, les penchants répressifs sont essentiellement concentrés dans les campagnes. Dans l’ensemble, les sondés se montrent sensibles au sort des populations vulnérables, à commencer par les mères célibataires.