Clémentine Comer, Camille Morin-Delaurière, Alice Picard, Françoise Bagnaud
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Abstract
À partir d’une ethnographie historique croisant l’exploitation de sources d’archives privées et associatives et l’analyse d’un corpus d’entretiens biographiques, cet article analyse la formation d’un espace de la cause lesbienne dans une métropole régionale. L’étude rend compte des conditions et logiques sociales de la politisation du lesbianisme et de son articulation variable au féminisme dans les années 1980. Se font alors face deux types de militantisme : l’un pensé comme espace de théorisation conjointe du lesbianisme et du féminisme situé en rupture avec le mouvement féministe autonome local, apanage des femmes les mieux dotées en capital culturel ; l’autre comme lieu d’accueil et de convivialité visant à combattre l’invisibilité persistante des femmes homosexuelles. La décennie 1990 constitue un tournant majeur. La réduction des distances sociales entre militantes et un contexte plus propice à l’affirmation d’une visibilité lesbienne dans l’espace public restructurent les frontières associatives, qui s’estompent, ainsi que les modalités de réappropriation de la catégorie de lesbienne.