Soumission et insoumission de représentants réformés face à la surveillance louis-quatorzienne : réflexions à partir de quelques synodes (années 1660–années 1680)

Abstract

Lors du règne personnel de Louis XIV et jusqu’à la Révocation (1661–85), dans le contexte d’une répression judiciaire contre la minorité réformée et d’une remise en cause du régime de l’édit de Nantes, les synodes provinciaux représentent de facto les Églises. En leur sein, ce sont des pasteurs, et notamment les modérateurs, qui portent la parole de leurs communautés. La surveillance royale est principalement exercée par des commissaires (y compris des catholiques à partir de 1679) présents dans les synodes. Les échanges entre les modérateurs et les représentants du roi permettent donc de voir comment le discours de soumission à la monarchie est recherché, consigné et valorisé par les commissaires, mais parfois conditionné, voire contesté par les pasteurs, en particulier lorsque la liberté de conscience est remise en cause et que les lois divines semblent entravées par la législation royale.