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Abstract
Si la béance initiale, la rature fondatrice peuvent être transcendées à l’aune d’une réappropriation du langage, ne peut-on pas affirmer dès lors que le mouvement dialectique, tragédie et création, ouvre à une possible révolution poétique ? La fulgurance de la prose poétique de Jean d’Amérique dans son roman Soleil à coudre, appelle ainsi à un nouveau corps-texte, où le « cri » permet de s’extraire de la tragédie en se réappropriant non seulement le lieu – une spatialité diffractée qui est celle de la narratrice – et un désir qui jaillit dans des îlots signifiants. La réappropriation du corps souffrant mu en corps désirant illustre ainsi une mutation, celle d’un soulèvement fondateur : une révolution poétique. La littérature, en dessinant la possibilité d’accéder à son propre désir, devient acte de résistance. Acte de résistance face à une réalité mortifère, elle permet d’opposer à « la mort dans la vie », un absolu de la beauté.