Une justice oubliée : le rôle des tribunaux militaires dans la répression des faits de collaboration en France

IF 0.1 4区 历史学 Q3 HISTORY
Fabien Lostec
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Abstract

Si l’on sait que la répression de la collaboration en France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale traduit un moment spécifique du rapport des sexes à la justice, c’est uniquement à l’aune des tribunaux civils. L’attention des spécialistes s’est en effet presque uniquement portée sur les cours de justice et les chambres civiques, faisant des juridictions militaires un véritable angle mort de la recherche. Ces tribunaux sont pourtant chargés de la répression des faits de collaboration à deux moments clés : avant l’ouverture des cours de justice, le plus souvent à l’automne 1944, et après la fermeture de la dernière d’entre elles, celle de la Seine, en janvier 1951. Grâce à un corpus de 7000 justiciables, dont plus de 1000 femmes, l’objectif de cet article est donc de jeter un peu de lumière sur le rôle joué par la justice militaire dans la répression des femmes et des hommes accusés de faits de collaboration afin notamment de savoir si ses tribunaux participent au renforcement de l’ordre moral, social et pénal masculin observé à la Libération. Après avoir tracé la ligne de partage extrêmement floue entre juridictions militaires extralégales et légales, on tente de savoir si l’action des tribunaux militaires est de nature à bouleverser le nombre total de personnes exécutées et, plus largement, de personnes jugées pour faits de collaboration, tout en établissant le ratio par sexe de ces deux ensembles. On analyse ensuite le profil des collaboratrices et des collaborateurs jugés ainsi que les faits qui leur sont reprochés. Enfin, on s’intéresse à la sévérité différenciée selon le sexe et au contraste entre les peines prononcées par contumace par les cours de justice, le plus souvent à l’encontre de personnes ayant fui l’épuration à la Libération, et les peines réellement subies par ces dernières une fois qu’elles sont rattrapées par le processus et jugées par les tribunaux militaires.
被遗忘的司法:军事法庭在镇压法国合作行为中的作用
如果我们知道,第二次世界大战后法国对合作的镇压反映了性别与正义关系的一个特定时刻,那只是在民事法庭的基础上。专家们的注意力几乎完全集中在法院和民事法庭上,使军事法庭成为研究的死胡同。然而,这些法庭在两个关键时刻负责镇压合作行为:在法庭开庭之前,通常是在1944年秋天,以及在最后一个法庭,即1951年1月塞纳河法庭关闭之后。多亏了一整套7000名被告,其中1000多名妇女,因此本文的目的是搭建上有点光作用在军事司法惩治针对妇女和男子的指控事实的协作,以便除其他外,其法院是否参加加强道德、社会秩序和刑法观察男性释放。后划定的界限非常模糊352条之间的军事法庭和法律,试图军事法庭的行动是否足以震撼的总人数和开展更广泛、受审的人来合作的事实,同时制定按性别比率的两集。然后分析被审判的员工的概况,以及他们被指控的事实。最后,有人有兴趣和严重程度分为男性和女性之间的对比,在缺席判决的司法过程中,往往对逃离净化人的解放,真正遭受处罚,后者一旦被人化过程以及由军事法庭进行审理。
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