{"title":"« Allez contaminer chez vous ! » Stigmatisation territoriale et production de la nucléarité spatiale à Hao (Polynésie française)","authors":"Teva Meyer","doi":"10.3917/ag.752.0091","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Bien que connaissant un renouveau épistémologique, la géographie du nucléaire peine à identifier les processus menant certains espaces à être catégorisés socialement comme nucléaires. Cet article propose d’étudier ces mécanismes d’assignations spatiales en croisant les concepts de « nucléarité » et de « stigmatisation territoriale ». Le but est de singulariser la nucléarisation de l’espace, que nous définissons comme les opérations qui, par des pratiques et des discours, tendent à catégoriser socialement un espace comme faisant partie du domaine nucléaire, séparé de celui conventionnel, lui appliquant ainsi un ensemble de normes d’exception. Nous l’appliquons au cas de l’atoll de Hao, en Polynésie française, base arrière des essais nucléaires menés par la France de 1966 à 1996. Nous comparons deux évènements, la vente des gravats et des déchets métalliques issus de la destruction des infrastructures militaires. Les résultats montrent que la nucléarité spatiale est relationnelle, processuelle et multidimensionnelle, émergeant des actions des acteurs, de leurs intérêts et discours. Différents régimes de nucléarité spatiale coexistent dans le temps et l’espace, faisant fluctuer la nucléarité des lieux. Souvent décrite comme imposée par les agents dominants, la nucléarité spatiale est également reproduite par les acteurs locaux qui perçoivent des opportunités politiques.","PeriodicalId":199140,"journal":{"name":"Annales de Géographie","volume":"34 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-08-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales de Géographie","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3917/ag.752.0091","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Bien que connaissant un renouveau épistémologique, la géographie du nucléaire peine à identifier les processus menant certains espaces à être catégorisés socialement comme nucléaires. Cet article propose d’étudier ces mécanismes d’assignations spatiales en croisant les concepts de « nucléarité » et de « stigmatisation territoriale ». Le but est de singulariser la nucléarisation de l’espace, que nous définissons comme les opérations qui, par des pratiques et des discours, tendent à catégoriser socialement un espace comme faisant partie du domaine nucléaire, séparé de celui conventionnel, lui appliquant ainsi un ensemble de normes d’exception. Nous l’appliquons au cas de l’atoll de Hao, en Polynésie française, base arrière des essais nucléaires menés par la France de 1966 à 1996. Nous comparons deux évènements, la vente des gravats et des déchets métalliques issus de la destruction des infrastructures militaires. Les résultats montrent que la nucléarité spatiale est relationnelle, processuelle et multidimensionnelle, émergeant des actions des acteurs, de leurs intérêts et discours. Différents régimes de nucléarité spatiale coexistent dans le temps et l’espace, faisant fluctuer la nucléarité des lieux. Souvent décrite comme imposée par les agents dominants, la nucléarité spatiale est également reproduite par les acteurs locaux qui perçoivent des opportunités politiques.