{"title":"« Le sentiment d’être doublé ». Intrigue(s) dans La Victoire à l’ombre des ailes de Stanislas Rodanski","authors":"Corentin Bouquet","doi":"10.4000/elfe.4950","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Le récit surréaliste La Victoire à l’ombre des ailes (1975) se fonde sur un imaginaire romanesque de l’espionnage grâce auquel Stanislas Rodanski se fait espion de lui-même. Le complot apparaît comme l’élément principal de cette synthèse entre fiction et réalité. Lancelo, le narrateur, se fait agent double dans une perspective pragmatique et ontologique, visant à la (re)connaissance de soi. S’ils exacerbent l’artificialité du monde imaginaire dans lequel évolue volontairement le narrateur, les motifs convenus du roman d’espionnage signalent aussi l’inconnu comme moteur de l’existence de Rodanski. Cet inconnu prend alors la forme d’une machination à dévoiler, qui correspond à une conception symbolique du complot. Toutefois, du fait de sa nature spectrale (Derrida), cette volonté de connaissance ne peut aboutir. Le ré-enchantement du monde laisse place à un désenchantement : Rodanski est doublé par le récit qu’il a construit. Nul autre choix pour lui que de s’abandonner alors définitivement au romanesque, au risque de sombrer dans la folie.","PeriodicalId":160919,"journal":{"name":"ELFe XX-XXI","volume":"14 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-09-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"ELFe XX-XXI","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/elfe.4950","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Le récit surréaliste La Victoire à l’ombre des ailes (1975) se fonde sur un imaginaire romanesque de l’espionnage grâce auquel Stanislas Rodanski se fait espion de lui-même. Le complot apparaît comme l’élément principal de cette synthèse entre fiction et réalité. Lancelo, le narrateur, se fait agent double dans une perspective pragmatique et ontologique, visant à la (re)connaissance de soi. S’ils exacerbent l’artificialité du monde imaginaire dans lequel évolue volontairement le narrateur, les motifs convenus du roman d’espionnage signalent aussi l’inconnu comme moteur de l’existence de Rodanski. Cet inconnu prend alors la forme d’une machination à dévoiler, qui correspond à une conception symbolique du complot. Toutefois, du fait de sa nature spectrale (Derrida), cette volonté de connaissance ne peut aboutir. Le ré-enchantement du monde laisse place à un désenchantement : Rodanski est doublé par le récit qu’il a construit. Nul autre choix pour lui que de s’abandonner alors définitivement au romanesque, au risque de sombrer dans la folie.