{"title":"Les nuits révolutionnaires","authors":"Benjamin Bothereau","doi":"10.4000/temporalites.10900","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"La nuit est un cadre spatio-temporel à la croisée de communautés d’intérêts – citadines, policières, et politiques – aux usages parfois contradictoires. Entre obsession du contrôle policier, soif de liberté, réinvestissement de la ville, quel(s) imaginaire(s) la nuit peut-elle porter ? Notre attention se porte sur les pratiques matérielles et symboliques des nuits de révoltes populaires barcelonaises de l’avalot de les quintes de l’été 1773 et parisiennes de l’été 1789. Quelles sont les temporalités et rationalités propres à l’administration policière (ou militaire), et aux communautés locales lors des nuits révolutionnaires ? Qu’il s’agisse de brûler une lanterne à l’heure du couvre-feu sur la plaza del rei barcelonaise ou de « lanterner » de nuit un représentant de l’Ancien Régime à la place de Grève parisienne, nous montrons que ces pratiques sont non seulement des résistances au dispositif de contrôle des autorités centrales et à son monopole de la lumière, mais aussi (et surtout) des détournements de l’imaginaire de la nuit et une réappropriation de sa temporalité.","PeriodicalId":339034,"journal":{"name":"Temporalités","volume":"14 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-10-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Temporalités","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/temporalites.10900","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
La nuit est un cadre spatio-temporel à la croisée de communautés d’intérêts – citadines, policières, et politiques – aux usages parfois contradictoires. Entre obsession du contrôle policier, soif de liberté, réinvestissement de la ville, quel(s) imaginaire(s) la nuit peut-elle porter ? Notre attention se porte sur les pratiques matérielles et symboliques des nuits de révoltes populaires barcelonaises de l’avalot de les quintes de l’été 1773 et parisiennes de l’été 1789. Quelles sont les temporalités et rationalités propres à l’administration policière (ou militaire), et aux communautés locales lors des nuits révolutionnaires ? Qu’il s’agisse de brûler une lanterne à l’heure du couvre-feu sur la plaza del rei barcelonaise ou de « lanterner » de nuit un représentant de l’Ancien Régime à la place de Grève parisienne, nous montrons que ces pratiques sont non seulement des résistances au dispositif de contrôle des autorités centrales et à son monopole de la lumière, mais aussi (et surtout) des détournements de l’imaginaire de la nuit et une réappropriation de sa temporalité.