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Abstract
Les litteratures africaines d’expression francaise et leur critique ont connu des evolutions paralleles. Etant considerees comme des contre-litteratures (Mouralis), elles tendent, depuis le debut du xxie siecle, a etre positionnees en rapport avec les etudes postcoloniales d’une part et avec la theorie, remise a jour, autour de la notion de litterature mondiale. En consequence, certains critiques, parmi lesquels Abdoulaye Imorou et Stefan Helgesson, proposent une critique africaine globale, qui permet de situer le fait litteraire hors des cadres traditionnels et en particulier de nier, du moins en principe, la primaute de la litterature francaise (de la metropole) sur la litterature francophone (de la peripherie). Les ecrivains eux-memes, avides lecteurs de cette critique, affirment de plus de plus leur authenticite creative plutot que leur appartenance a un continent ou une communaute. Aussi cela nous autorise-t-il a utiliser la poetique transculturelle (Semujanga) comme methode de lecture. Il nous semble des lors aussi essentiel de bâtir l’approche globale a partir des textes memes, car chaque texte offre des pistes originales aux critiques. Cet article s’appuie ainsi, dans le cadre du global turn, sur une lecture postcoloniale de Les Coqs cubains chantent a minuit de Tierno Monenembo. Il situera ce roman dans la carriere de l’ecrivain, laureat du Renaudot, et insistera sur son caractere foncierement transculturel et son cosmopolitisme vernarculaire (Bhabha). L’analyse portera essentiellement sur l’appropriation et la circulation transnationale de valeurs et de formes litteraires et sur la construction d’un monde (world-making) imagine qui melange le local et le global.