{"title":"La cellule de Langerhans: de la production in vitro à l'utilisation en immunothérapie cellulaire","authors":"D. Schmitt","doi":"10.1051/JBIO/2001195010069","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Decrite a Berlin en 1868 par un jeune etudiant en medecine, Paul Langerhans, la cellule qui porte son nom appartient a la famille des cellules dendritiques caracterisees par leur morphologie et leur capacite specifique a initier une reponse immune primaire, c'est-a-dire sensibiliser des lymphocytes T naifs. Ces cellules de Langerhans, modele d'etude et cellule dendritique la mieux connue, sont presentes dans l'epiderme, dans l'epithelium bronchique et l'ensemble des muqueuses a l'exception de l'intestin. Apres une stimulation antigenique, les cellules de Langerhans quittent les epitheliums de revetement et migrent par la voie lymphatique vers les zones thymo-dependants des ganglions proximaux ou elles vont transmettre aux lymphocytes T naifs l'information antigenique et stimuler ainsi la proliferation de clones specifiques. Les cellules de Langerhans naissent dans la moelle osseuse et l'on connait leurs precurseurs CD34 + dans le sang circulant ou le sang de cordon. Ces cellules sont responsables de reactions cutanees allergiques de contact et jouent un role essentiel dans l'atopie. Elles jouent un role sentinelle dans la defense anti-cancer et representent la premiere cible et le vecteur de diffusion dans l'infection muqueuse par le VIH. Depuis 1992, on sait produire in vitro des cellules de Langerhans, soit a partir des precurseurs hematopoietiques CD34 + par culture en presence de GM-CSF et TNFα, soit a partir des monocytes circulants par culture en presence de GM-CSF, IL4 et TGFβ. Une sous-population CD1a + circulante represente leur precurseur direct. La possibilite d'obtenir ainsi, en grand nombre, ces cellules dendritiques a partir d'elements du sang a ouvert la voie a leur utilisation en therapie cellulaire et, en particulier, en immunotherapie anti-cancer. En dermatologie, c'est dans le melanome que les essais cliniques sont les plus avances. Nestle et al., en 1998, Schuler et al. en 1999 ont utilise chez des patients porteurs de melanome, des cellules dendritiques produites a partir des monocytes sanguins, et chargees avec des antigenes tumoraux de melanome. Injectees soit dans la peau, soit dans les ganglions, ces cellules ainsi chargees induisent une forte reponse immune specifique, une regression significative dans un nombre important de cas et, dans un petit nombre, une remission complete des metastases. Ces resultats encourageants necessitent des etudes complementaires visant a mieux comprendre les mecanismes de la tolerance induite par les cellules tumorales et les mecanismes immuns induits chez les patients par vaccination au moyen des cellules dendritiques.","PeriodicalId":150011,"journal":{"name":"Biologie aujourd'hui","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"1900-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"4","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Biologie aujourd'hui","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1051/JBIO/2001195010069","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Decrite a Berlin en 1868 par un jeune etudiant en medecine, Paul Langerhans, la cellule qui porte son nom appartient a la famille des cellules dendritiques caracterisees par leur morphologie et leur capacite specifique a initier une reponse immune primaire, c'est-a-dire sensibiliser des lymphocytes T naifs. Ces cellules de Langerhans, modele d'etude et cellule dendritique la mieux connue, sont presentes dans l'epiderme, dans l'epithelium bronchique et l'ensemble des muqueuses a l'exception de l'intestin. Apres une stimulation antigenique, les cellules de Langerhans quittent les epitheliums de revetement et migrent par la voie lymphatique vers les zones thymo-dependants des ganglions proximaux ou elles vont transmettre aux lymphocytes T naifs l'information antigenique et stimuler ainsi la proliferation de clones specifiques. Les cellules de Langerhans naissent dans la moelle osseuse et l'on connait leurs precurseurs CD34 + dans le sang circulant ou le sang de cordon. Ces cellules sont responsables de reactions cutanees allergiques de contact et jouent un role essentiel dans l'atopie. Elles jouent un role sentinelle dans la defense anti-cancer et representent la premiere cible et le vecteur de diffusion dans l'infection muqueuse par le VIH. Depuis 1992, on sait produire in vitro des cellules de Langerhans, soit a partir des precurseurs hematopoietiques CD34 + par culture en presence de GM-CSF et TNFα, soit a partir des monocytes circulants par culture en presence de GM-CSF, IL4 et TGFβ. Une sous-population CD1a + circulante represente leur precurseur direct. La possibilite d'obtenir ainsi, en grand nombre, ces cellules dendritiques a partir d'elements du sang a ouvert la voie a leur utilisation en therapie cellulaire et, en particulier, en immunotherapie anti-cancer. En dermatologie, c'est dans le melanome que les essais cliniques sont les plus avances. Nestle et al., en 1998, Schuler et al. en 1999 ont utilise chez des patients porteurs de melanome, des cellules dendritiques produites a partir des monocytes sanguins, et chargees avec des antigenes tumoraux de melanome. Injectees soit dans la peau, soit dans les ganglions, ces cellules ainsi chargees induisent une forte reponse immune specifique, une regression significative dans un nombre important de cas et, dans un petit nombre, une remission complete des metastases. Ces resultats encourageants necessitent des etudes complementaires visant a mieux comprendre les mecanismes de la tolerance induite par les cellules tumorales et les mecanismes immuns induits chez les patients par vaccination au moyen des cellules dendritiques.