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Abstract
Les etablissements psychiatriques, et en particulier celui de l’asile de Villejuif ou a ete ouverte en 1910 une section reservee aux alienes delinquants et criminels, ont recu des mineurs declares penalement irresponsables ou estimes alienes. Parmi eux, des jeunes gens qui avaient ete precedemment places en colonies penitentiaires, mais aussi des fils de bonne famille ayant pour certains un passif en maisons de sante privees. La prise en charge de leur delinquance ou leur meconduite temoigne de l’approche medico-legale dont ils ont fait l’objet. Consideres plus fous que « devoyes », les uns n’ont parfois connu qu’une vie marquee par une enfance abandonnee ou irreguliere aux prises avec des institutions dediees a la repression de la delinquance alors que les cas des autres illustrent comment la psychiatrie s’est faite l’auxiliaire d’une « police des familles » confrontee aux inconduites vues au travers d’un prisme pathogene. Designes comme des degeneres, des desequilibres ou des pervers, victimes de « tares constitutionnelles » selon les medecins, ces jeunes gens ont ete apprehendes comme des inadaptes, inamendables et impermeables aux sanctions penales avant que ne se pose de nouveau la question de leur responsabilite.