Dérives inconditionnelles vs dérives sous condition (ville libre et ville carcérale)

P. Ardenne
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Abstract

L’objet de cet article est d’interroger ce qu’on nommera le « coefficient de déplacement libre » de l’usager des villes contemporaines. L’espace public urbain, loin d’être l’espace du public, se voit peu à peu confisqué de toutes parts. Privatisé, publicitarisé, toujours plus fourni en circuits balisés qui orientent le déplacement du citadin (piétonnisation, périmètres d’attraction, survalorisation des espaces patrimoniaux…), vidéosurveillé et soumis à l’œil sécuritaire et à la culture de la « vigilance », il tend à constituer une forme de zone carcérale douce. De quoi interdire toujours plus le libre usage de la circulation et de l’exploration, sauf à recourir à l’illégalité (parkour, urbex, cataphilie, flash mobs clandestins, rave parties, création de Zones d’Autonomie Temporaire illicites…). « Un jour », écrivait, il y a cinquante ans, Guy Debord, militant de la dérive urbaine libre, « on construira les villes pour dériver ». C’est très exactement l’inverse qui s’est produit, sur fond d’affaiblissement graduel, continu et politiquement concerté du « coefficient de déplacement libre ».
无条件漂移vs条件漂移(自由城市和监狱城市)
本文的目的是质疑当代城市用户的“自由移动系数”。城市公共空间远不是公共空间,而是逐渐从各个方面被没收。私有化、publicitarisé越来越提供路线指引城里人的位移(行人专用区,拉动周边空间的基本出发点,承袭... vidéosurveillé)、安全和文化并接受眼警惕«»,往往构成软监狱区。这足以越来越多地禁止自由使用交通和探索,除非诉诸非法(跑酷、urbex、弹射、秘密快闪、锐舞派对、创建非法临时自治区域……)。“总有一天,”自由城市漂移的倡导者盖伊·黛博德(Guy Debord)写道,“我们会建造城市来漂移。”在政治上协调一致的“自由移动系数”逐渐、持续和削弱的背景下,情况恰恰相反。
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